Dix ans se sont écoulés depuis le départ de Cyril et pourtant, il est partout. Dans une chanson qui passe à la radio, dans un vieux carton rempli de souvenirs, dans le regard de ceux qui l’ont connu… La Force de vivre est un hommage à l’amitié et à l’amour.
C’est l’histoire d’une grande rencontre, d’une amitié qui change la vie, d’une bromance interrompue par la maladie. Pour la partager, Laurent Astier, le narrateur, décide de faire revivre la mémoire de son pote, Cyril, en remontant le temps. Il raconte les lieux et les moments marqués par leur complicité : les relations de voisinage, les premières fêtes, les premiers amours, les projets fous ou les concerts. L’histoire se construit comme un puzzle de moments éclatés, où l’enthousiasme des premières années contraste avec la gravité du présent.

La force de vivre © Rue de sèvres
À travers ses dialogues enjoués et ses scènes du quotidien vivantes, La Force de vivre capte cette bascule imperceptible entre l’ordinaire et l’irréversible. On sourit devant les manigances bienveillantes, les petites querelles et les grandes ambitions de cette jeunesse. Cyril, solaire, insouciant, semblait intouchable. La maladie l’a pourtant emporté, renversant brutalement les espoirs de ces jeunes gens.
Faire face, avancer, mais ne pas oublier
Des années plus tard, le narrateur a appris à vivre avec l’absence, à accepter que certaines blessures ne se referment jamais complètement. Au fil des pages, une évidence s’impose : Cyril, héros malgré lui, n’est pas vraiment parti. Il vit dans les souvenirs, dans l’amour de ceux qui restent et dans cette force silencieuse qui conduit la vie de ceux qui sont restés.
Face à l’importance de cette relation, l’album tente un exercice d’équilibriste délicat : la force de la déclaration d’amour est indéniable mais son adresse directe à l’ami manquant amène parfois le lecteur à se demander s’il n’est pas de trop... Si on se laisse prendre à l’hommage, la narration intime et la mise en scène visuelle et dynamique, empruntant parfois aux comics, frappent par leur intensité. Pas de pathos exagéré, mais un déferlement d’affection brute avec deux messages importants. Certaines personnes changent votre vie. Quand on les perd, il faut apprendre à avancer sans elles, ne serait-ce que pour les remercier.