Les aventures et mésaventures des habitants d'une petite ville, autour de quelques lieux d'attraction, dont l'inévitable salle de pachinko Le Saule Pleureur. Une vue en coupe de la petite société provinciale des années 60, qui balaie toutes les générations à travers une multitude d'esquisses résolument grivoises, gentiment cruelles et souvent outrancières. Kazu Yuzuki (Mirages d'été) dresse un portrait sans fard - mais plein d'affection - d'un milieu et d'une époque révolus, avec un humanisme débonnaire qui n'est pas sans rappeler les grandes heures de la comédie italienne.

Rendez-vous au saule pleureur

Éditeur : Le Lézard Noir
Scénario : Kazu YuzukiDessin : Kazu Yuzuki
Prix : 23.00€
- ZOO
2.5
Scénario
2.0
Dessin
3.0
- Lecteurs0 critique
Le synopsis de l'album Rendez-vous au saule pleureur
Belles plantes et montée de sève
Dans Rendez-vous au saule pleureur, Kazu Yuzuki rend hommage au Japon de son enfance tout en jouant tour à tour sur un érotisme grotesque et sur un fantastique proche du rêve fiévreux. Pour public averti.
Michiru ne veut plus jouer avec Sachi, il en a marre des « filles qui sentent le pipi ». Le petit garçon est tombé amoureux de la belle Machiko, l’apprentie coiffeuse qui se fait toucher les fesses par certains de ses vieux clients. Il faut le comprendre Michiru : Machiko elle sent bon et elle, elle a « des gros nénés ». Il décide alors de la suivre au pachinko (casino), juste pour voir…
Pervers au vert
Le mangaka Kazu Yuzuki (Des courges par milliers, Mirages d'été) a débuté dans la revue underground Garo. Son style décalé est imprégné de culture alternative. Rendez-vous au saule pleureur est un recueil de petites histoires, écrites dans les années 1980, qui se déroulent en été, dans le même petit village des années 1960, où la plupart des gens se retrouvent au pachinko, « Le saule pleureur », pour jouer aux machines à sous.
Le fil narratif est relativement le même pour toutes les saynètes. Tout commence par une sorte de souvenir d’enfance nostalgique, célébrant la campagne rurale japonaise, jusqu’à ce qu’un élément vienne perturber l’intrigue et la tire vers un érotisme vieillot et sexiste ou vers une scène fantastique.

Rendez-vous au saule pleureur © Le Lézard Noir, 2025 - Kazu Yuzuki
Attention Rendez-vous au saule pleureur n’est pas destiné à tous les publics : les femmes se résument à des jambes et des fesses, les hommes sont des vieillards aux mains baladeuses ou des petits garçons fascinés par les culottes. Sans oublier les chiens lubriques guettant les vendeuses de tickets de cinéma…
L’hypersexualisation est une partie intégrante de l’identité visuelle de Kazu Yuzuki : ses héroïnes ont de grands yeux maquillés mais surtout des formes généreuses. Mention spéciale pour ses représentations de la végétation luxuriante des campagnes asiatiques, ses jeux sur les ombres et le dynamisme de son trait (sauf quand il s’agit de représenter deux mamies assoupies !).
Article publié dans le Mag ZOO Manga N°18 Mars-Avril 2025
