Dadji, de Dakar jusqu’à Djibouti raconte la traversée de l’Afrique d’ouest en est principalement à vélo d’Elodie Arrault, engagée dans l’humanitaire. Tout au long du parcours l’album explore les différentes initiatives locales en faveur de la biodiversité.
« Il n’y a pas une Afrique mais plutôt des Afriques » aime-t-on dire, tant la taille et la diversité de ce continent sont vastes. Dadji (contraction de Dakar et Djibouti) illustre cette affirmation, depuis les mangroves de la côte atlantique jusqu’au golfe d’Aden en passant par les paysages sahéliens, pour suivre le tracé de la Grande Muraille Verte (GMV). Ce projet, lancé il y a 20 ans par les chefs d’état africains et soutenu par des bailleurs internationaux, vise à relier Dakar à Djibouti par une bande boisée de 15 km de large afin de freiner l’avancée du désert. Sur cette planète en surchauffe, cette idée simple, concrète et « naturelle » ne peut que susciter l’intérêt des lecteurs amateurs de voyages, soucieux de l’environnement et du développement.

Dadji De Dakar à Djibouti, à la rencontre de la grande initiative verte panafricaine © Futuropolis
Superbement illustré par les aquarelles de Joel Alessandra, ce roman graphique nous emmène sur les pas d’Elodie Arrault. Elle traverse une grande partie du continent à vélo, prenant seulement le bus (et quelques fois l’avion) pour éviter des zones sahéliennes trop dangereuses. Sur son parcours, elle rencontre ainsi les acteurs locaux impliqués dans la GMV, dressant ainsi le portrait attachant d’africains ou d’expatriés, espérant que leur travail, leurs plants et leur reboisement arrêteront l’érosion et la désertification. Au fil du récit, se découvre aussi un autre visage de l’Afrique, positive, résistante et résiliente, très différente de celle, fataliste ou miséreuse, des médias. Les lavis nous montrent l’Afrique dans toute sa diversité de paysages, de savoirs, de cultures et de vies.
On pourra reprocher à cette histoire un côté utopique et parfois naïf. Les projets de plantations visités changeront-ils vraiment le Sahel ? Si dans les faits, la GMV peine à s’ériger, notamment dans les pays en guerre (Mali, Burkina, Niger, Tchad, Soudan) il n’en demeure pas moins que l’initiative a pu générer des revenus pour une population souvent pauvre. Elle nous rappelle aussi que si l’Afrique est multiple, elle doit agir unie pour peser face aux défis du siècle.
Article publié dans le mag ZOO N°103 Mars-Avril 2025