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Simenon, les clients d'Avrenos

couverture de l'album Simenon, les clients d'Avrenos

Éditeur : Dargaud

Scénario : Jean-Luc FromentalDessin : Laureline MattiussiColoriste : Isabelle Merlet, Jean-Jacques Rouger

Prix : 22.95€

  • ZOO
    note Zoo4.0

    Scénario

    4.0

    Dessin

    4.0
  • Lecteurs
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Le synopsis de l'album Simenon, les clients d'Avrenos

Ankara, 1935. Au cabaret du Chat noir, Bernard de Jonsac boit un verre avec Nouchi, une entraîneuse. Sans le sou, celle-ci lui demande de l'emmener avec lui à Stamboul. Nouchi rêve d'autres horizons. Elle rêve surtout d'argent qui coulerait à flots, car « c'est trop bête d'être pauvre ». À Stamboul, Jonsac l'introduit dans son cercle de connaissances. Nouchi fait sensation auprès de ses amis, amateurs de haschich et de poésie, accros aux palabres et à la vie de bohème. Mais elle a « horreur des hommes », comme elle le dit elle-même. Sa relation avec Jonsac, qui lui propose de l'épouser pour lui éviter d'être expulsée, reste platonique, au grand désespoir de celui-ci. Nouchi continue cependant à faire tourner la tête de ceux qu'elle rencontre, mais un drame bouleversera bientôt cette vie d'insouciance et de plaisirs... Après La neige était sale, Jean-Luc Fromental adapte un autre « roman dur » de Simenon. Les Clients d'Avrenos met en...

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La critique ZOO sur l'album Simenon, les clients d'Avrenos

Ambiance délétère dans la Turquie du début du XXème siècle. Des personnages se croisent, se désirent, intriguent, se débattent dans une vie assez vaine. Une jolie réussite, cette adaptation d’un roman de Simenon datant de 1935.

Simenon est une fois de plus adapté en BD. Jean-Luc Fromental choisit à nouveau un des "romans durs" de l'écrivain. La dessinatrice Laureline Mattiussi se concentre sur les personnages et l'ambiance. On n'est clairement pas dans un récit « carte postale ».

Une certaine déliquescence suinte de l'oeuvre. Un noble désargenté, Bernard de Jonsac, vit dans la Turquie d'Ataturk, réalisant certaines petites missions pour l'Ambassade de France. Et surtout il s'est entiché d'une danseuse hongroise, mineure, Nouchi, qui vit avec lui mais se refuse à lui. Le cercle d'amis qu'il fréquente se réunit pour boire, fumer du haschich, parler poésie, dans une ambiance assez vaine. Tous tombent amoureux de Nouchi, qui joue de son charme sans jamais coucher avec l'un d'entre eux, assure-t-elle à de Jonsac. Dit-elle la vérité ? Les auteurs jouent sur l’ambiguïté, même si ce n'est pas l'essentiel. Mais de Jonsac vit avec cette frustration sexuelle. La jeune Turque Liara, qui est attirée par lui, offrira-t-elle une issue plus heureuse à ses envies charnelles ?

 Simenon, les romans durs Les Clients d'Avrenos

Simenon, les romans durs Les Clients d'Avrenos © Dargaud

On observe des personnages plus ou moins à la dérive, vivant d'expédients. Pas question de morale dans cette histoire. C'est un roman noir en BD dans lequel il y a peu d'action. Mais les personnages sont suffisamment forts pour qu'on ne le lâche pas jusqu'au bout. Laureline Mattiussi représente des visages tantôt blasés tantôt ambigus dans un style qui sied bien au récit. Il y a une certaine "naïveté" graphique apparente dans ses compositions qui fonctionne bien, un peu comme dans l'œuvre de Jacques de Loustal, qui a aussi adapté Simenon en BD avec Fromental (et Bocquet).

Sur la couverture, Nouchi fait face au lecteur avec un regard indéfinissable, mi-pensif mi-vide, avec une petite grimace. "La vie a-t-elle un sens ?", semble-t-elle se demander. Lire ce livre ne donne sans doute pas de réponse à cette question, mais cela en vaut la peine.

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