1984. Après le décès de sa mère, Antoine, 18 ans, passe l'été à la campagne, chez sa tante Lina. Entre chaleur et solitude, il cherche à s'évader dans ses rêves. S'installent alors des gens du voyage aux abords du village... Fasciné par ceux qu'on appelle les Tsiganes, Antoine est attiré par un jeune Manouche aux cheveux de jais et au regard sombre... Avec cette première incursion dans l'auto-fiction, Johann G. Louis signe un roman graphique aux aquarelles douces et lumineuses, marquée au coin de la nostalgie des années 80.

Manouche Manouche

Éditeur : Dargaud
Scénario : Johann G. LouisDessin : Johann G. LouisColoriste : Johann G. Louis
Collection : Hors Collection Dargaud
Prix : 22.95€
- ZOO
4.0
Scénario
3.0
Dessin
5.0
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Le synopsis de l'album Manouche Manouche
Le voyage sédentaire

1984. Après avoir perdu sa mère et entretenant une relation difficile avec son père, Antoine décide de passer l’été chez sa tante Lina à la campagne. À 18 ans, bien des choses sont à découvrir. Et les découvertes, ce sont des rencontres. Avec le voisinage. Avec cette jeune fille nommée « Dédé ». Et avec les Tziganes qui viennent de s’installer dans le coin…
En dédiant cet album à sa mère, Johann G. Louis ne pouvait commencer un album de façon plus personnelle. L’auteur du magnifique biopic sur Fréhel (publié en 2018) et de l’adaptation du roman de Susie Morgenstern La petite Dernière (publié en 2021) s’attaque ici à une fiction à forte composante biographique. Une histoire de jeunesse, de campagne et de gens du voyage.
Le roulement des humeurs
Comme à son habitude, Johann G. Louis livre une histoire qui coule de source : simple et sans détours… comme les gens. Il y a une réelle honnêteté à mettre en scène les gens dans une banalité la plus authentique. Les scènes de vie se déroulent dans une cuisine, au marché, sur une route ou dans une fête foraine. Les gens se croisent, se rencontrent, se revoient, se jugent et se méfient… avec des mots ou en silence. Et l’auteur capte ça et le met en scène avec une énergie séquentielle d’une grande fluidité. Une syntaxe coulante !

Manouche Manouche © Dargaud
Après tout, ce sont les manouches que l’on rencontre. Nomades et réunis en famille, ils ont tout pour fasciner Antoine qui a perdu sa mère et qui apprend à découvrir sa tante qui vit seule dans une maison de campagne. Une rencontre entre deux mondes différents… Mais pas tant que ça au fur et à mesure que les pages se tournent.
L’écoulement des couleurs
Il faut dire aussi que les aquarelles de l’auteur sont toujours aussi magnifiques. L’heureux détenteur que je suis d’un album dédicacé de Fréhel peut vous le confirmer : Johann G. Louis est un peintre d’exception. La légèreté de son graphisme est à l’image de sa narration, fluide, harmonieuse, colorée et expressive. Un simple regard silencieux évoque toutes les nuances d’émerveillement, de curiosité ou de suspicion selon l’humeur de la scène. Johann G. Louis dépeint les gens avec toute la simplicité et l’authenticité qu’ils méritent.
Article publié dans le mag ZOO n°104 Mai-Juin 2025
