Vouée à écrire pour ne pas disparaître… L'Univers commet aussi des erreurs, car certains humains, appelés Inexistents, ne sont pas censés exister. C'est le cas de Tsugumi, autrice taiwanaise à succès du manga “Demon Smile”. Lorsqu'elle découvre la vérité sur sa nature, son monde s'effondre. Seulement, Sof, la créature chargée de corriger l'univers, est aussi un fan absolu du manga “Demon Smile” et se refuse à voir disparaître Tsugumi avant de connaître la fin de l'histoire. Tous deux s’allient alors pour tenter d’empêcher l’effacement… Fruit de la collaboration de la dessinatrice Takeliongawa et du scénariste Miki Makasu, ce one shot percutant vous projette dans les tourments de la création, où créateurs et créatures œuvrent de concert pour s'opposer à la loi de l'univers. Le Grand Plan peut-il seulement se confronter à la volonté farouche de ses êtres vivants ?

Inexistents

Éditeur : Glénat Manga
Scénario : Miki MakasuDessin : Takeliongawa
Collection : Seinen
Prix : 10.95€
- ZOO
3.0
Scénario
3.0
Dessin
3.0
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Le synopsis de l'album Inexistents
The End
Une mangaka condamnée à disparaître est maintenue en vie par un démon fan de sa série. Malgré l’aide démoniaque, il ne lui reste que quatre mois à vivre…
« Je suis Sof, je supervise la correction des erreurs de l’univers ! »
C’est par cette petite phrase que Tsugumi, mangaka tawainaise à succès, découvre qu’elle doit mourir. Elle est une Inexistente. Le démon Sof est chargé de l’effacer, elle et son souvenir. Mais voilà, Sof est fan du manga Demon Smile et ne supporterait pas que Tsugumi disparaisse avec son œuvre inachevée. La machine est pourtant en marche : il ne reste que quelques mois à la mangaka avant de s’évaporer. Des brûlures apparaissent sur son corps, son entourage commence à l’oublier. Sof doit chercher de potentielles solutions sur les Murs de l’infini et Tsugumi tenter de faire le maximum avant de mourir…
Mourir peut attendre
Le scénariste Miki Makasu (Double.Me) joue avec la petite question que l’on se pose parfois sans y croire : qu’est-ce que je ferais s’il me restait quatre mois à vivre ? Tsugumi, mangaka introvertie et anxieuse, tente de renouer avec sa famille et particulièrement avec son père. Elle s’interroge aussi sur la trace qu’elle aurait pu laisser dans le monde avec son manga. Manga qui la maintient en vie malgré elle. Dans une sorte de Misery revisité, elle est condamnée à finir son œuvre pour survivre puisque son bourreau, Sof, est aussi son plus grand fan.
Inexistents oscille entre plusieurs registres, allant du comique à l’émotion en passant par l’horreur. Le tout peut parfois surprendre. On éprouve de l’empathie pour l’attendrissante Tsugumi, de l’amusement et de la haine envers un Sof effrayant dans son rôle de « sasaeng »… Car rapidement le manga bascule dans des questions de morale : Sof peut parvenir à annuler l’effacement à condition de tuer quelqu’un de l’entourage de Tsugumi (ami comme ennemi). La jeune mangaka est torturée par l’idée de devoir être la cause d’une mort innocente et le manga plonge progressivement dans la noirceur jusqu’à une fin coup de poing…
Pour les amateurs, le scénariste a caché plusieurs clins d’œil sur le monde de l’édition : il est question de la maison Glénat, du scénariste Fabien Vehlmann (Seuls) et l’éditrice de Tsugumi s’appelle Satoko Inaba, homonyme de la véritable directrice éditoriale de Glénat Manga.
La dessinatrice Takeliongawa est une autrice de webtoon chinoise (plusieurs de ces œuvres n’ont pas encore été traduites : Starting Tomorrow, Soul worker et 49 Days). Dans Inexistents, son dessin est très fouillé, torturé, voire saturé, à des années-lumière d’un trait plus « webtoon ». Ses cases sont bardées d’encre et de lignes de mouvement. Certaines scènes perdent en lisibilité, mais la grande quantité de détails reste plaisante. Un one-shot divertissant, une fin bouleversante.

" Dans Inexistents, [le dessin de Takeliongawa] est très fouillé, torturé, voire saturé, à des années-lumière d’un trait plus « webtoon ». " © Glénat, 2025 - Makasu et Takeliongawa
