Christophe Bec adapte un roman de science-fiction de Brian Stableford. Aux commandes du dessin, Pedro Vigil qui livre ici son premier album publié en France. L’ensemble propose une relecture fidèle de ce space opera singulier, entre isolement, mystère et survie sur fond d’exploration galactique.
Grainger, aventurier de l’espace au tempérament bien trempé, se retrouve coincé sur une planète isolée, loin de toute route fréquentée. Son vaisseau est hors d’usage, son coéquipier décédé, et pour ne rien arranger, il partage son esprit avec un passager aussi mystérieux qu’indésirable, qu’il surnomme « le Vent ». Cette étrange entité ne cesse de lui souffler des conseils – pas toujours judicieux – et tente de peser sur ses décisions. Voilà maintenant deux longues années qu’il survit sur ce monde glacé, balayé par les vents, jusqu’au jour où un vaisseau capte enfin son signal de détresse. De retour parmi les vivants, Grainger découvre que son sauvetage a un prix : une facture astronomique qu’il est bien incapable de régler. Pour s’en sortir, il accepte une mission de deux ans, sans trop savoir à quoi s’attendre. Dans cet univers peuplé d’humains aux gènes hybridés avec ceux d’animaux, il est recruté par une étrange créature mi-homme, mi-insecte, pour une mission sur la planète Rhapsodie. Presque entièrement sous le contrôle d’une secte religieuse, cette planète recèlerait un secret enfoui dans l’une de ses nombreuses galeries : quelque chose de potentiellement inestimable. C’est ainsi que notre héros se lance dans une nouvelle aventure pleine d’imprévus...
Christophe Bec a donc réalisé l’adaptation du deuxième roman de la série « Grainger » de Brian Stableford, Rhapsodie noire. Le scénario est clair, bien structuré, et fidèle à l’esprit du roman. Cependant, étirer l’intrigue sur une centaine de pages finit par ralentir le rythme : certaines scènes traînent en longueur et auraient mérité d’être resserrées pour donner plus de dynamisme à l’ensemble.

" Christophe Bec a donc réalisé l’adaptation du deuxième roman de la série « Grainger » de Brian Stableford, Rhapsodie noire. " © Les Humanoïdes Associés, 2025 - Bec, Vigil et Battistutta
Le dessin de Pedro Vigil, est propre et lisible, mais peut-être un peu trop sage pour ce type de récit. Son style classique ne parvient pas vraiment à restituer l’étrangeté ou la tension propre au space opera. Un trait plus réaliste ou plus audacieux aurait sans doute mieux servi l’ambiance sombre et mystérieuse du scénario. Résultat : malgré une mise en page soignée et un vrai sens graphique, l’ensemble manque de cohérence et donne parfois l’impression d’un récit destiné à un jeune public, au détriment de la richesse de l’univers.