Depuis qu’il s’est installé à Dinard en Bretagne il y a une dizaine d’années, le Normand François Ravard semble totalement inspiré et aspiré par le littoral. Après Didier, la cinquième roue du tracteur et La loi des probabilités avec Pascal Rabaté, le plus breton des Normands revient avec une ode à la flânerie, à la nonchalance et à l’été en bord de côte. C’est frais, drôle et plein de vitamines graphiques. Un bouquin idéal pour ne pas trop forcer sa concentration au fil d’un été caniculaire.
Un remake de l’Abbey Road des Beatles, une escapade amoureuse à vélo qui finit par des enlacements dans l’eau, un Sudiste en parka qui se les gèle sur une plage bretonne, une insomnie dinardaise qui se matérialise par une fenêtre restée allumée, au coeur de la nuit dans une maison bourgeoise… Voici autant de tableaux du littoral peints par François Ravard. Depuis qu’il a posé ses valises à Dinard (Ille-et-Vilaine) il y a une dizaine d’étés, ce Normand originaire du bocage a eu envie de raconter son littoral, sa vision des touristes et des locaux, ses paysages, sa Bretagne quoi ! Grand bien lui en a pris.

Extrait de "Bon vent !" © Francois Ravard, Glénat
C’est réussi et diablement rafraîchissant en ce début d’été chaud, chaud, chaud… On tourne les pages, enfiévré par une canicule qui s’abat sur la France, même si la Bretagne reste préservée et va de plus en plus devenir the place to be. Mais chut, ne le disons pas trop fort, même si François Ravard a son public et qu’il va être difficile de cacher encore longtemps au reste de la France que le Nord et l’Ouest seront peut-être les dernières régions dans lesquelles ils sera possible de vivre d’ici quelques décennies. Pour l’heure, on reste calme et on boit frais, à Dinard comme à Saint-Tropez.
Il y a beaucoup de poésie et de légèreté dans les dessins de François Ravard. C’était déjà le cas dans Pas un jour sans soleil et Vague d’amour, c’est toujours vrai dans ce Bon vent !. Mais pas seulement. Car sous cette apparente frivolité se cachent en réalité des choses plus profonde sur l’hédonisme, le bonheur de la vie, des choses simples, d’être ensemble. Ça se passe à Dinard, mais ça pourrait être partout ailleurs tant ce qu’on peut observer des humains sur une plage ou en front de mer est universel et varie finalement peu d’un pays à l’autre. C’est ce qu’on appelle la comédie humaine et Ravard la croque à merveille. A la manière d’un Sempé et d’un certain petit Nicolas.

Extrait de "Bon vent !" © Francois Ravard, Glénat