Manon revient chez ses parents pour l'été, l'occasion pour elle de passer le permis, de renouer avec de vieilles connaissances, mais surtout de retrouver le cocon familial. Hélas, l'ambiance n'est pas au rendez-vous. Sa mère est aux abonnés absents tandis que son père semble avoir l'esprit ailleurs. Ce dernier est en effet préoccupé par sa relation avec celle qui n'est autre que la soeur de sa femme. Celle-ci, enceinte, compte bien garder le bébé, fruit de leur adultère. Entre non-dits et tensions, accablée par la chaleur de l'été, la famille ne va pas tarder à exploser. Un roman graphique à la mise en scène et à l'atmosphère hitchcockiennes, deuxième bande dessinée de Yann Le Bec dans « Les Ondes ».

Les singes

Éditeur : Dupuis
Scénario : Bec yann LeDessin : Yann Le Bec, Bec yann Le
Collection : Les Ondes Marcinelle
Prix : 24.00€
- ZOO
4.0
Scénario
5.0
Dessin
2.5

- Lecteurs0 critique
Le synopsis de l'album Les singes
L’Homme, ce « grand » singe…
Manon n’aime pas les surprises. Elle n’aime pas fêter son anniversaire. Elle n’aime pas souffler plusieurs fois ces fichues bougies magiques qui se rallument. Elle n’aime pas les enfantillages régressifs que son père fait comme lorsqu’elle était plus jeune. Manon a changé. Pas son père.
Difficile de caser le récit dans un genre lors des premières pages. Ça ressemble à une comédie dra-matique, puis une comédie de mœurs, puis… spoiler. Et le titre n’aide pas non plus. Il donne seulement un indice sur le caractère « évolutif » (*cligne de l'œil) de l’intrigue. L’essentiel, c’est que Yann Le Bec nous happe dans cette histoire avec un certain brio. L’auteur de L’Ami (publié en 2023) distille parcimo-nieusement ses indices et nous fait suivre le personnage de Manon avec curiosité. Un personnage aussi antipathique qu’attachant. À l’instar de tous les autres personnages. Par moment, on se sent comme dans un film de Chabrol ou de Clouzot.
« Grand » par la taille uniquement
Le scénario est à n’en point douter le principal intérêt de cet ouvrage. Dommage que le dessin ne se contente QUE de faire le job. Yann Le Bec a un style visuel, c’est indéniable : la gestion du bleu (ou est-ce du violet ?) et du orange est intéressante, car elle brouille notre perception des choses ou de cer-tains détails. C’est astucieux, mais c’est tout. Le graphisme se révèle plus en harmonie sur les pay-sages et les cases sans personnage (les pages 114 et 134 par exemple), que dans les phases d’action. C’est dommage pour un ouvrage avec plus de 130 pages d’échanges et de silences commu-nicatifs. Heureusement, c’est brillamment écrit.
Article publié dans le mag ZOO n°106 Septembre-Octobre 2025
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