De l’animation au neuvième art, les frères Brizzi revisitent Macbeth avec finesse et style. Une tragédie intemporelle portée par le crayon et le talent.
De retour d’une guerre victorieuse contre la Norvège, Macbeth, récemment promu baron de Cawdor pour sa bravoure sur le champ de bataille, marche sous la pluie écossaise en compagnie de son fidèle ami Banquo. Au sommet d’une colline, les deux hommes croisent trois mystérieuses sorcières qui semblent les attendre. Ces « sœurs du destin », capables de lire l’avenir, annoncent à Macbeth qu’il deviendra roi, tandis que Banquo, lui, engendrera une lignée de souverains. Puis, aussi soudainement qu’elles sont apparues, les trois femmes disparaissent.
Rentré chez lui, Macbeth retrouve avec bonheur son épouse et lui confie cette étrange rencontre. Convaincue que la prophétie se réalisera, Lady Macbeth nourrit aussitôt de sombres ambitions. Le lendemain, le roi Duncan, entouré de ses deux fils, de ses barons et de ses capitaines, répond à l’invitation de Macbeth et se rend dans son château d’Inverness afin de fêter l’élévation de ce dernier à son nouveau rang. Mais dans l’esprit de la baronne, une idée s’impose peu à peu : pour que son mari accède au trône, Duncan doit disparaître...
Les frères Brizzi, ont déjà une brillante carrière dans l’animation. Ils ont dirigé leur propre studio, collaboré sur plusieurs longs métrages de Disney dont Le Bossu de Notre-Dame ainsi que sur d’autres dessins animés tel Astérix et la Surprise de César. Après avoir vendu leur entreprise ils se sont maintenant tournés vers la bande dessinée., Les deux frères se consacrent désormais à l’adaptation en BD de grands classiques de la littérature. Après L’Enfer de Dante et Don Quichotte de la Manche de Cervantès, ils s’attaquent cette fois à Macbeth. Si l’œuvre de Shakespeare a déjà connu de nombreuses transpositions dans le neuvième art, celle de Paul et Gaëtan Brizzi restera sans doute parmi les plus marquantes.
Leur expérience dans l’animation se ressent à chaque page. Le scénario, d’une grande précision, offre une narration fluide et limpide. Le dessin, entièrement réalisé au crayon, épouse parfaitement l’action et les émotions. Dès les premières planches, la gestuelle de Lady Macbeth accueillant son époux évoque les grandes séquences des films Disney : les postures, les mouvements, tout semble animé.
L’album, de grand format et d’une qualité remarquable, met en valeur ces dessins d’une finesse exceptionnelle. L’un des frères se consacre aux personnages, l’autre aux décors : ensemble, ils composent des images lisibles, riches et expressives. Chaque lieu, chaque attitude, chaque détail contribue à l’harmonie d’ensemble.
Cette adaptation se lit comme un véritable conte illustré et participe brillamment à la redécouverte des grands textes de la littérature universelle.
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