ZOO

Helen de Wyndhorn

couverture de l'album Helen de Wyndhorn

Éditeur : Glénat BD

Dessin : Bilquis EvelyAuteur : Traducteur : Marie Renier

Dessinateur de Presse : Matheus Lopes

Prix : 23.00€

  • ZOO
    note Zoo5.0

    Scénario

    5.0

    Dessin

    5.0
  • note lecteurs4.5
    1 note pour 1 critique

Le synopsis de l'album Helen de Wyndhorn

Une histoire fantastique à la croisée du Magicien d'Oz et de Conan le Barbare Après la mort tragique de son père C. K. Cole, un célèbre écrivain de pulps, Helen doit aller vivre dans l'immense propriété de son grand-père, Wyndhorn House. Marquée par cette disparition, la jeune femme perdue et rebelle est projetée dans un monde nouveau. Elle ne le sait pas encore, mais bientôt son existence tout entière va être bouleversée...
Un soir, près du bois, elle est attaquée avec sa gouvernante par une créature maléfique qui semble tout droit sortie d'un roman de fantasy ! Brandissant une hache, son grand-père arrive juste à temps pour les sauver. Mais cet accident n'a rien d'anodin. Peu à peu Helen, va se rendre compte qu'à l'extérieur des murs vivent des créatures légendaires semblables à celles qui peuplaient autrefois les récits de son père.
Comment est-ce possible ? Commence alors un fabuleux voyage initiatique en compagnie de son grand-père, qui...

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La critique ZOO sur l'album Helen de Wyndhorn

Aux côtés de sa complice Bilquis Evely (Supergirl, Woman of Tomorrow), Tom King nous entraîne dans un croisement de mondes, dans les traces de la jeune Helen qui découvre les secrets qui se cachent derrière les romans de son père…

On ne sait jamais réellement à quoi s’attendre en commençant une histoire écrite par Tom King, le scénariste américain qui a le vent en poupe en ce moment. Qu’il s’agisse de super-héros, d’aventure, de polar, de SF… Il s’est pratiquement essayé à tous les genres, en y appliquant son style si particulier, mélange de digression, d’intimisme et d’étude psychologique. Toutefois, ce qui fait toute la particularité de son écriture, c’est cette façon de détourner les codes avec habileté, de ne jamais vraiment être là où on pourrait l’attendre. Avec Helen de Wyndhorn, l’idée est peut-être initialement de nous faire glisser dans un univers d’Heroic Fantasy, mais très vite on découvre que ça n’est pas complètement ça non plus. Car si la jeune femme a grandi avec un père, auteur de pulp à succès, inspirés par les exploits supposément vécus par son propre père, elle reste surtout en recherche de ses origines, d’un lien familial complexe et mystérieux qui lui permettraient de devenir elle-même l’héroïne de sa vie.

Planche extraite de Helen de Wyndhorn, dont le dessin au style épique permet la plongée dans l'univers fantasy de la BD.

Planche extraite de Helen de Wyndhorn, dont le dessin au style épique permet la plongée dans l'univers fantasy de la BD.
© Glénat 2025

Une histoire de famille

L’histoire débute par le témoignage de Lilith Appleton, la gouvernante engagée par Barnabas Cole pour s’occuper de sa petite-fille Helen, qui vient de perdre son père, le célèbre écrivain C. K. Cole. Sans véritablement comprendre dans quoi elle vient de plonger, elle découvre une jeune femme en deuil qui se perd dans l’alcool et l’inconscience, tandis que son grand-père reste un monolithe distant qui ne fait aucun effort pour se rapprocher d’elle ou simplement lui montrer quelque affection, multipliant les longues périodes d’absence. Lilith comprend que sa tâche ne va pas être si simple que ça, qu’elle va devoir se rapprocher de sa pupille, la prendre davantage en main, même si elle ne peut aller contre sa nature rebelle. Toutefois, un jour, Helen réagit et bouscule le vieux Barnabas qui accepte de l’emmener lors d’une de ses escapades. Elle découvre alors le passage vers un autre monde de fantasy, fait de combats, de créatures étranges, d’un souffle qu’elle ressentait depuis son enfance sans réellement en comprendre le sens. C’est ainsi qu’elle réalise que les romans de son père n’étaient en fait que le témoignage des aventures que Barnabas vivait chaque fois qu’il partait.

Tom King trouble néanmoins le jeu, car il n’est pas question de décrire chaque contrée traversée par le grand-père et sa petite-fille, ni d’entrer dans le détail de leur péripétie, il n’en garde que l’enthousiasme qui illumine le regard de la jeune femme lorsqu’elle revient pour tout raconter à Lilith, les mots en bataille, le souffle court. Ce qui compte, et ce sera le mot d’ordre de tout l’album, c’est tout ce que cela évoque pour elle, un pays magique, des exploits qui la transcendent, qui la rapprochent de son père, de Barnabas et peut-être même du secret de sa propre mère. Helen de Wyndhorn, c’est surtout le récit d’une enfant à qui on révèle les secrets de ses origines, l’héritage familial qui est le sien.

Par le regard de

Il convient malgré tout de préciser que tout est cependant présenté par les yeux d’autres personnes. Tout d’abord, on rencontre Helen à travers les confidences de Lilith qui raconte son expérience à un jeune journaliste, Thomas Rogers, venu l’interviewer très longtemps après les évènements. Elle garde un certain scepticisme sur tout ça, remettant même un peu en cause ce qu’elle a pu voir de ses propres yeux. Rogers veut juste en savoir un peu plus sur les raisons qui ont pu pousser C. K. Cole à se suicider, et ce qui a pu amener le vieux Barnabas à prendre Helen chez lui, mais surtout qu’est-ce qui a bien pu leur arriver ensuite…

Rencontre avec Helen, à travers les souvenirs de de Lilith Appleton.

Rencontre avec Helen, à travers les souvenirs de de Lilith Appleton.
© Glénat 2025

Plusieurs récits en un

On a donc un second degré de lecture où l’on parle d’un écrivain, du rapport entre ce qu’il a écrit et sa propre vie. Par le biais de ce journaliste, on entre dans un troisième pan de lecture qui nous amène à comprendre l’impact que l’œuvre a pu avoir sur son lectorat, du phénomène de collection qui en résulte et du fait que progressivement il soit quelque peu tombé en désuétude, quitte à voir ses affaires vendues aux enchères pour une bouchée de pain, récupérées par des collectionneurs fétichistes…

Peut-être que King s’éparpille un peu sur ce plan. Il veut amener une sorte de mise en abîme qui n’apporte pas grand-chose au premier récit sur Helen, si ce n’est qu’il replace l’intrigue dans une sorte de Grand Récit sur le genre, avec des références aux pulps Burroughsiens qui nous entraînaient dans des aventures exotiques célébrant la force virile, les princesses étrangères, les combats testostéronés…

Mais King prend son temps. Il s’attarde sur les confidences de la gouvernante qui se souvient de sa rencontre avec Helen, qui repense à son affection pour elle, aux moments où elle doutait, où elle souffrait de l’éloignement de son grand-père, où elles se sont tout simplement rapprochées. Bien plus que de nous décrire une captivante plongée dans un monde fabuleux, le scénariste évoque les mystères d’un univers qui doit rester une évocation fantasmée qu’il est préférable d’effleurer.

Une performance graphique exceptionnelle

Graphiquement, Bilquis Evely nous fait évoluer dans des atmosphères incroyables, complètement en phase avec l’écriture de King, entre onirisme fantastique et féerique, et un réalisme presque suave, magnifié par la délicatesse dans son trait, une sorte de magie de la finesse très jolie. Une artiste qui n’a pas fini de nous éblouir.

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Commentaire et critiques (1)

note de la critique de spitfire89

4.5

Tom King nous conduit sur les traces d'une jeune femme rebelle, qui vient de perdre son père. Des dessins oniriques et épiques de Bilquis Evely. Une intrigue riche en émotions et des réflexions sur le deuil et la transmission. Une oeuvre qui reprend l''intégral de la mini série de comics de chez Dark Horse. Une fantasy qui permet d'interroger sur la figure du héros, la réalité des mondes, le poids des secrets de famille et la quête identitaire. Mon bémol une fin trop abrupte.

Le 27/11/2025 à 21h50