Difficile de passer à côté de la BD Le Bleu est une couleur chaude. Prix du public au festival d'Angoulême, palme d'or à Cannes pour son adaptation en film La vie d'Adèle.... Cette bande dessinée a déjà énormément fait parler d'elle. A juste titre.
La réédition du Bleu est une couleur chaude, signé Julie Maroh, est l’occasion idéale pour de s’y replonger sans une once d’hésitation. Ce superbe roman graphique est l'un de ces albums trop rares, capable de traiter intelligemment d'un sujet de société tout en plongeant le lecteur dans l'intimité de son personnage principal.
On entre ainsi dans la vie de Clémentine, jeune ado en proie aux doutes depuis qu'elle a croisé la route d'Emma, une jeune fille aux cheveux bleus. Son souvenir l’obsède, la hante, mais face à la peur du jugement, Clémentine en vient à se questionner : Pourquoi elle ? Est-elle homosexuelle ? Comment vivre dans une société qui ne la reconnait pas pour ce qu'elle est ?
Le lecteur se laisser happer par l'histoire de cette jeune fille et grandit avec elle, à mesure qu'elle s’accepte.
Le récit, qui suit le journal intime de Clémentine, est ici superbement maîtrisé, parfait de finesse et de justesse. Il est, surtout, merveilleusement bien accompagné par le trait, réaliste et doux, de Julie Maroh. Jusqu'au titre, qui trouve constamment écho dans le dessin : si ça n'était le bleu, l'album serait uniquement en nuances de gris.
Seul bémol, mais qui n'enlève rien à la qualité de la bande dessinée : on regrettera que cette réédition n'apporte pas grand chose de plus que l'album original. On aurait aimé avoir droit à quelques story-boards du film ou autres bonus, plutôt qu'à une couverture plastifiée.
Bien avant de traiter d'un sujet de société, Le Bleu est une couleur chaude narre une superbe histoire d'amour avec ses joies et, surtout, ses peines.
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