Recueillis par la comtesse Aristophania après l’assassinat de leur père, Basile, son frère Victor et leur sœur Calixte disposent de sept jours pour triompher des épreuves qui pourraient faire d’eux les dignes successeurs de leur géniteur et ainsi trouver la source Aurore, seule capable de venir à bout de la Cour sombre. Solidement épaulé par le dessin magique de Joël Parnotte, ce conte pour adultes imaginé par Xavier Dorison ne nous laisse aucun répit dans sa progression.
L’autre enjeu, et non le moindre, c’est aussi de sauver leur mère plongée dans le coma et prisonnière du Roi banni. Leur quête se déroule à l’aube du XXe siècle, peu avant le début de la Première Guerre mondiale. Tout comme la quête des Hobbits chez Tolkien, en lutte contre le royaume sombre de Mordor, c’est un combat sans merci qui s’engage entre le Bien et le Mal. Sorte de Gandalf au féminin, Aristophania est une vieille dame encore pleine de charme et d’énergie, disposant de pouvoirs extraordinaires, capable de mettre en déroute un groupe de malfrats ou encore de léviter, telle la Mary Poppins de Disney.
Neuf mois seulement séparent la publication des deux premiers volets de cette future tétralogie. Les Progredientes, autrement dit ceux qui vont faire des progrès, ont encore du chemin à parcourir pour vaincre le mal. Si le lecteur n’a aucun doute quant l’issue de leur mission, les épreuves et les retournements de situation auxquels ils vont faire face laissent le champ libre à Xavier Dorison pour tricoter son histoire où chacun des personnages est typé selon son caractère propre.
Le dessin de Joël Parnotte, tantôt très précis, tantôt plus suggestif, est en bonne synergie avec le scénario, tant dans la reconstitution des ambiances de l’époque que dans les scènes où le surnaturel fait irruption dans toute sa violence. Bien évidemment on attend la suite !