À l’issue du tome précédent la tournure des événements avait permis à Gédéon, le Roi banni qui règne sur la cour sombre, de prendre un net avantage contre la Reine du royaume Azur quant à sa quête de la source Aurore. Mais la comtesse Aristophania et ses trois jeunes protégés ne sont pas encore au bout de leurs possibilités pour contrer leur redoutable ennemi. Avec la même puissance, Xavier Dorison poursuit son récit en apportant de nouveaux éléments, notamment sur l’origine de la rivalité des principaux protagonistes.

Une rencontre très attendue...
Partis en ordre dispersé dans une course contre la montre pour éviter que le royaume d’Azur ne tombe aux mains de Gédéon, c’est Calixte, la plus jeune de la fratrie, qui semble trouver la bonne voie qui peut la mener à la source tant convoitée. Il s’agit aussi pour eux de sauver Adèle, leur mère, plongée par le Roi banni dans une sorte de coma depuis l’épisode précédent.
Sans vraiment renouveler le genre de l’heroïc fantasy et ses ressorts, Xavier Dorison lui apporte tout de même un sérieux coup de fraîcheur en inscrivant son histoire dans un contexte précis, au tout début du XXe siècle alors que l’ère industrielle commence à battre son plein. Loin d’un classique rapport manichéen entre « bons » et « méchants », il réussit même à faire douter le lecteur quant à adhérer à un camp plutôt qu’à l’autre. Et si Gédéon n’était pas aussi maléfique qu’on aurait pu le croire ?
Malgré les gros pavés de textes et les phylactères nourris de dialogues et d’échanges incessants, Joël Parnotte réussit par sa mise en scène et son découpage à installer ses personnages, tous très expressifs, dans un cadre et un contexte solidement documenté et rendu. Conclusion prévue fin 2021 avec le dernier tome, La montagne rouge.