C’est bien sûr l’événement qui tous les deux ans ne peut passer inaperçu : la publication du nouvel Astérix. Et, depuis la tragique disparition de René Goscinny en 1977 et la reprise de la série par Albert Uderzo en auteur solo, les polémiques n’ont jamais cessé. Mais quoiqu’on en dise, Astérix reste le best-seller incontestable, toutes catégories confondues.
Ce cinquième tome signé par Didier Conrad et Jean-Yves Ferri ne dérogera pas à la règle. Parfaitement rodés dans leur campagne de communication, les éditions Albert-René avaient publié en début d’année une planche évoquant Tintin au Tibet, où Panoramix, assoupi, perçoit un appel au secours d’un lointain confrère, le chaman Cékankondine. Mais la destination du trio était soigneusement camouflée par un « confidentiel » qui ouvrait la porte à toutes les spéculations imaginables.
Nos amis gaulois se rendent dans le grand Est
© Albert René, éditions 2021
C‘est donc vers l’Est que vont se diriger nos trois héros, une contrée que les Romains nomment Barbaricum et qui se situe près de l’actuelle Russie. Parallèlement, une expédition romaine, sous la houlette du géographe Terrinconnus, est également en route pour capturer un griffon afin de compléter la collection de trophées mythiques de Jules César. Tout en respectant la charte narrative, Ferri nous épargne cette fois toutes les scènes de préparatifs du voyage et, du coup, seule la traditionnelle vignette finale nous permet de retrouver le village gaulois. Calembours, jeux de mots, fines allusions à l’actualité la plus récente sont évidemment toujours au rendez-vous. On se régale.
Après s’être calqué au plus près sur l’héritage graphique d’Albert Uderzo, le dessin de Didier Conrad s’affranchit cette fois un peu plus de son modèle sans pour autant le trahir. Et, selon la tradition, on retrouve toujours diverses célébrités venues prêter leurs traits à certains personnages. Assurément, ce 39ème opus est, une fois encore, un très bon cru.