Ce conte reprenant quelques-uns des grands mythes classiques nous raconte la vie de Bellem, le fils de la fée Mélusine. Servais, avec son trait caractéristique et son attachement profond aux Ardennes belges nous livre une nouvelle fois une ode à la liberté et à l’amour.
L’histoire se déroule au 18ème siècle dans le château de Rheinhardstein. Elle raconte la jeunesse du fils naturel du marquis de Mauban et de Mélusine. Cette dernière demande au père de l’élever et lui laisse l’enfant dès son plus jeune âge. Bellem s’entend à la perfection avec sa demi-sœur Marie-Charlotte, fille du marquis et de sa femme, mais est rebelle à toute éducation et s’oppose vivement à la religion catholique. L’enfant entre en conflit avec sa famille d’adoption et, à l’adolescence, il finit par partir vivre dans les bois. Il sera libre dans un monde entouré de magie et conservera un lien fort avec Marie-Charlotte.
Servais nous livre une histoire dans laquelle transparaissent tous les thèmes classiques de ses bandes dessinées précédentes : la mise au ban de la société des personnes ayant des pouvoirs magiques, la liberté, la forêt. Une fois encore, l’auteur qui prend souvent des faits réels ou des récits comme point de départ de ses histoires, s’est inspiré de quelques grands mythes (Mélusine, le cheval Bayard, les quatre frères Aymon) et d’un ouvrage du Dr Louis Thiry pour écrire son scénario.
Bellem ©Dupuis, 2022
C’est toujours un bonheur de retrouver le dessin de Servais qui excelle dans le noir et blanc et qui, cette fois, est mis en couleurs par son frère, l’auteur de BD Raives. On ressent le plaisir du dessinateur à représenter la nature, la forêt ainsi que ce beau château médiéval. Le trait de Servais s’accorde parfaitement à cet univers. Il continue son œuvre et le lecteur est ravi de retrouver une nouvelle pièce de son univers.