Lorsque Thomas Lavachery racontait les aventures de Björn le Morphir à son fils Jean pour l’endormir, il n’imaginait pas que ce conte allait devenir un roman jeunesse à succès. Il ne se doutait non plus que le petit Viking prendrait vie en bande dessinée, avec un premier album, Naissance de Morphir, qui tient bien la route malgré les difficultés de l’exercice d’adaptation !
1065. Dans la région du Fizzland, une famille viking repousse la neige, qui poursuit ses assauts sous les traits épouvantables de la Démone Blanche ! La tribu peut se vanter d’avoir le combat dans le sang, à l’exception du jeune Björn, moqué pour sa nature gauche et chétive. Du moins, jusqu’à ce que le garçon manifeste une maîtrise de l’épée hors du commun. Des pouvoirs rares, propres à une seule classe de héros nordiques : les morphirs...
Faire tenir deux cents pages de roman sur un album de moins de soixante-dix n’est pas une tâche évidente, dont Thomas Lavachery a su s’acquitter, non sans quelques accrocs. Le découpage a tendance à se focaliser sur les scènes d’action, laissant parfois peu de place aux instants que Björn partage avec sa famille. Ce manque évince un peu la quête initiatique du héros vers la maturité, axe dans lequel tout jeune lecteur devrait se reconnaître.
Ces petites failles sont toutefois compensées par les scènes d’exposition, brillamment illustrées par Thomas Gilbert. De son trait virtuose, il retrace avec brio les origines des morphirs sur des tapisseries ! L’artiste a su s’emparer de l’art scandinave du XIe siècle et nous offrir une ribambelle de personnages expressifs, aux costumes riches en détails et en couleurs. Ces derniers se fondent harmonieusement dans les paysages scandinaves, dont Thomas Gilbert a su saisir la beauté, même figés dans la glace !
Ce premier album annonce une saga nordique riche en rebondissements, qui devrait enthousiasmer tous les petits morphirs !