Enfin une bande dessinée sur les pirates somaliens ! Voilà vingt ans que ces hommes terrorisent la mer de Somalie et il n’y avait toujours rien sur ces pêcheurs poussés au crime par la mondialisation. Black Lord est la saga que tous attendaient, un renouveau du genre pirate.
Maxime s’ennuie. Il conduit des touristes dans des croisières où il se saoule en attendant le retour au port... Sauf que lors d’une de ses croisières des pirates somaliens attaquent son navire, prennent en otages ses passagers et il ne réussit à s’échapper que blessé. Il se retrouve donc, inconscient, sur les terres des plus terribles pirates du globe ! Recueilli par une famille somalienne, il découvre l’envers de ce pays trop souvent catalogué. Il faut maintenant survivre, et Maxime, loin de subir, va de l’avant !

On n’en attendait pas moins du scénariste de Long John Silver : cette bande dessinée porte en elle tous les éléments d’une bonne histoire de pirates, dont le gentil pirate et son alter ego fou et drogué. Outre le héros désabusé et alcoolique, Black Lord n’oublie pas la belle amoureuse protégée par un père idéaliste. Tout est là autour d’une intrigue simple et efficace des frères Dorison. Tous les personnages de cette BD, autant qu’ils sont, ne sont pas en sécurité. Le problème n’est pas la piraterie, mais la Somalie que tous veulent fuir…
Une BD parfaite ? Elle souffre seulement d’un handicap que certains trouveront rédhibitoire, le dessin numérique. Loin des lignes classiques, Jean-Michel Ponzio choisit de dessiner à la tablette et de coloriser ses planches à l’ordinateur. S’il en ressort un effet réaliste assez agréable, les aficionados du pinceau trouveront que cette technique mange les textures et donne un aspect trop propre au dessin.
Black Lord reste, malgré ce petit défaut, une oeuvre exceptionnelle dirigée d’une quadruple main de maitre côté scénaristique. On attend la suite, déjà accro...