Quand on arrive au trente-deuxième tome d’une série comme Cédric, on peut avoir peur d’un sale goût de réchauffé. Mais Laudec et Cauvin nous prouvent le contraire dans C’est pas du jeu ! Les ingrédients humoristiques ont beau rester les mêmes, ils restent efficaces et s’inscrivent toujours dans l’air du temps.
Quelle vie on mène tout de même quand on a huit ans, surtout quand on s’appelle Cédric ! Ses parties de cartes explosives avec un Pépé toujours aussi mauvais joueur. Ses 400 coups foireux avec son meilleur ami Christian. Ses intentions (in)délicates envers sa dulcinée Chen. Ses disputes familiales. Bref, tous ces moments sont toujours là pour pimenter la vie du garçon.
Au bout du trente-deuxième tome, on peut se lasser. Cauvin continue d’utiliser les mêmes gags et pirouettes qui ont déjà conquis tant de jeunes lecteurs. Toutefois le scénario fonctionne toujours. Peut-être parce que le loyal scénariste de la série jeunesse adapte sa recette à l’actualité. Allant de l’écologie aux droits des femme, les thèmes abordés dans C’est pas du jeu ! révèlent toute la cruauté et l’injustice qui règnent dans notre monde.
Le tout en incorporant un soupçon de vanité, des élans de cupidité et une bonne poignée de chamailleries, qui, elles, sont éternelles. Heureusement ces parts d’obscurité sont clairsemées par des beaux instants de tendresse et solidarité.
Des ambiances que Laudec alterne avec encore autant de brio, aidée par l’habile colorisation de Leonardo. Toujours fidèle au poste, le dessinateur continue de moderniser ses personnages sans tomber dans la caricature. Les gamins sont maintenant armés de smartphones et perches à selfie, sans pour autant oublier de sortir !
L’inventivité du duo Cauvin-Laudec est toujours au rendez-vous pour faire de Cédric une série jeunesse qui vieillit assez bien pour conquérir de nouvelles générations de lecteurs.