Champignac - T3 : Quelques atomes de carbone

La Fin de l’insouciance est le troisième tome de la série consacrée au Comte de Champignac. Il fait le lien entre les deux premiers épisodes dans lequel on voyait le savant pendant ses jeunes années et l’homme tel qu’on le voit dans la série Spirou et Fantasio. La mort de son amoureuse, Blair, va entraîner notre héros dans une quête scientifique qui va l’occuper une bonne partie de sa vie…

En 1941, Blair annonce à Pacôme qu’elle est enceinte et qu'elle souhaite interrompre cette grossesse non désirée, être en mesure de décider du moment où elle aura un enfant. Malheureusement, l’avortement se passe mal et elle décède. Notre héros, inconsolable, se mettra à rechercher un moyen de contraception, ce qui aurait permis d’éviter ce drame. Dix ans plus tard il y parviendra. Il rencontrera Margaret Sanger, puis Grégory Pincus des personnages réels ayant joué un rôle majeur dans l’apparition de la pilule contraceptive…

© Dupuis, 2023

Le scénario de Béka est surprenant. Les 2 premiers épisodes étaient déjà décalés de l’univers de Spirou car Champignac, le savant rêveur, était propulsé dans des affaires d’espionnage et de guerre. Des intrigues beaucoup plus réalistes que celles de la série mère. Cette fois, l’histoire se déroule sur une période de 19 ans et les scénaristes ont voulu expliquer comment le comte est devenu le personnage que l’on connaît. Le thème central de l’album, la contraception, est également complètement décalé avec le personnage mais l’habileté de Béka permet de rentrer dans l’intrigue.

David Etien n’en finit pas de nous étonner. Le dessinateur aux multiples talents, capable de dessiner un western, de reprendre une célèbre série d’héroïc fantasy ou bien d’animer une chronique contant les mésaventures de gamins des rues de Londres à la fin du XIXe, incarne à merveille Champignac, ce héros archi connu de la bande dessinée franco-belge. David Etien sait adapter son trait au scénario qu’il illustre. Il mêle ici l’univers poétique du personnage avec les scénarios assez réalistes de Béka. Son trait parvient à faire le lien entre Franquin le rêveur et la dure réalité des années 40/50. Son dessin à l’encrage parfait, retranscrit avec bonheur le château de Champignac, les rues de Boston tout comme des personnages réels comme Margaret Sanger, et fictifs comme notre conte préféré.