Charlotte, 16 ans, la fille du roi Léon de Belgique s’éprend de l’archiduc Maximilien d’Autriche, le préférant à Pedro, l’héritier de la couronne portugaise. L’histoire démarre comme un conte de fées mais, peu à peu, Maximilien va se révéler sous un tout autre jour. Fabien Nury nous embarque dans un récit révélant une nouvelle facette de son talent.
Certes, son remarquable parcours montrait déjà un vif intérêt pour la grande Histoire (Il était une fois la France, La mort de Staline…), mais de là à s’attendre à ce que, tel un Stéphane Bern, il nous chronique la vie des familles royales, voilà qui est plus inattendu. L’avertissement en tête d’ouvrage précise d’emblée qu’il a pris beaucoup de liberté avec les faits historiques mais, pour un lecteur non averti de cette période, la part fictionnelle paraît plus que crédible.
De fait, Maximilien, le frère cadet de l’empereur François-Joseph, n’a que peu de choses à espérer en matière de trône. Il devra se contenter d’un poste de gouverneur de la Lombardie-Vénitie siégeant dans un palais construit sur mesure près de Trieste. Pour Charlotte, cela suffit largement à son bonheur. Mais dans leur palais doré, les relations du couple se dégradent très rapidement.
Après son album hommage à Lucky Luke, le choix de Matthieu Bonhomme de se lancer dans un tel récit est tout aussi surprenant. Le tandem avait envisagé un moment de s’embarquer dans un western sur mesure mais l’équipée de Maximilien au Mexique dans le prochain épisode devrait combler toutes ses attentes en la matière. Son trait semi-réaliste sied parfaitement bien au ton du récit et la palette d’Isabelle Merlet est un régal pour les yeux dans le rendu des ambiances.
Tant pis pour tous les lecteurs qui attendent depuis quelques années déjà la suite d’Esteban, il leur faudra encore un peu de patience. Mais quoiqu’il en soit, Charlotte impératrice s’annonce déjà comme une très grande série.
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