Les séries sont réputées boudées par les lecteurs et les critiques. Mais le tome 3 de Charlotte Impératrice de Fabien Nury et Mathieu Bonhomme chez Dargaud, peut faire mentir ces idées reçues. Car lecteurs et qualités se maintiennent parfaitement au fil des pages.
La tension monte autour de l’Empire du Mexique. Les soutiens de Maximilien 1er se font de plus en plus rares et la contestation monte chez les natifs. Au palais, l’impératrice Charlotte tente de restreindre les projets de son époux, qu’ils concernent le pays ou elle, directement.
Fabien Nury cultive l’image d’un personnage tragique en la personne de Charlotte. À la fois parce qu’elle ne contrôle pas grand-chose et parce qu’elle demeure par essence une usurpatrice qui n’a pas de place au Yucatan. L’histoire intime et l’Histoire du pays s’entremêlent, le scénariste y veille avec talent. Et comme dans les deux précédents tomes. Matthieu Bonhomme fait preuve d’autant de talent et de constance. Aucun environnement ne semble lui résister. La précision de son dessin ne sacrifie rien à la souplesse du trait et à la virtuosité des cadrages. Et quand la métaphore et l’onirisme prennent place, le voyage du lecteur n’en est que renforcé.

Charlotte impératrice, tome 3, Adios, Carlotta © Dargaud, 2023
À noter aussi, la performance de Delphine Chedru à la couleur. Elle parvient à recréer les différentes atmosphères mexicaines avec élégance et harmonie, depuis la prison la plus sombre, jusqu’au bosquet le plus romantique. Aucune raison que les amateurs de BD franco-belge historique ne soient déçus par ce troisième volet de Charlotte Impératrice. Bonne nouvelle, ce n’est pas le dernier…
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