China Li - T2 : L'Honorable Monsieur Zhang

À l’issue du premier épisode, Li s’embarquait pour la France en compagnie de sa professeure, Mme Ferté et sa fille Raphaëlle. À Paris, outre la peinture et ses musées, elle va aussi s’initier à la photographie tout en fréquentant le milieu artistique de Montmartre. Mais les nouvelles relatées dans la presse lui font craindre le pire quant au sort de son père adoptif. À la manière d’un David Lean au cinéma, le couple Charles continue de raconter le destin de personnages ordinaires broyés par la marche de la grande Histoire.

Alors que le Japon est en guerre avec la Chine, que les luttes d’influence battent leur plein entre les partisans de Tchang Kaï-chek et les membres du Kuomintern d’où émergera Mao Tsé-toung, Monsieur Zhang devra se réfugier dans sa province natale du Jiangxi et ainsi abandonner ses activités interlopes fort lucratives. Ayant perdu son amant dans de dramatiques circonstances, Li, enceinte, repart en Chine à la recherche de son bienfaiteur.

Dans les pas de leur héroïne qui maîtrise parfaitement la langue de son pays d’adoption, les auteurs nous invitent à découvrir un Paris de carte postale du début des années trente. Le scénario embrasse cette période particulièrement agitée de l’histoire de la Chine moderne. Il présente néanmoins quelques coïncidences hasardeuses telle celle de Li, se retrouvant à nouveau, à peine débarquée de son bateau à Shanghai, face à son ancien violeur, l’homme « à la tête de rat ».

Mais qu’importent ces facilités narratives, le lecteur est emporté par le rythme d’une histoire rondement menée et magnifiquement illustrée par la palette magique de Jean-François Charles qui, depuis India dreams, ne travaille plus qu’en couleur directe, restituant ici les ambiances des estampes japonaises et n’hésitant pas à agrémenter son récit de superbes images pleine page. Suite et fin dans le tome 3 ? Rien n’est moins sûr !