Avec Les Fantômes de Knightgrave, Choc, le terrible génie du crime que combattent Tif et Tondu, revient aux éditions Dupuis. Cet album audacieux et bluffant graphiquement reste cependant en dessous du premier opus.
Choc, le multimillionnaire aux motivations obscures, envoie dès les premières pages de l’album, ses hommes de main éliminer froidement tous ceux qui se mettent en travers de sa route. D’une audace folle, il va jusqu’à narguer la police en faisant mine de lui restituer un diamant qu’il avait volé.

Le scénario multiplie habilement les retours à l’époque où Choc s’appelait encore Eden et n’était qu’un banal petit voleur de Londres dans les années 30. Au fil des pages, Choc construit sa vengeance en supprimant impitoyablement ceux qui lui ont fait du mal et perd peu à peu sa bonté. Habilement construite, l’histoire de Colman a pour fil conducteur une pie, qui rappelle la queue-de-pie que porte toujours Choc.
Agrémenté de nombreuses références historiques avec la montée du fascisme dans l’Europe de l’entre-deux-guerres, le récit dévoile même pourquoi Choc a choisi la main blanche comme symbole de son empire criminel. Seul bémol, l’intrigue est moins fluide que dans le premier tome car la multiplication des décors, des personnages et des changements d’époque a vite fait de perdre le lecteur.
Le dessin, tout simplement somptueux, pose Maltaite comme le digne fils de Will, le légendaire et regretté dessinateur de Tif et Tondu. Son trait semi-réaliste et expressif fonctionne à merveille. Quant aux couleurs chaudes et froides, elles reflètent à merveille les oppositions entre le présent et le passé, entre les paradis exotiques des années 50 et le Londres des années 30.
Ce très bon album a le malheur d’être un peu au-dessous des attentes suscitées par l’excellent premier tome. Cependant nous attendons avec impatience le troisième et dernier volume pour découvrir enfin le vrai visage de M. Choc.