Au XXIIe siècle, face à la surpopulation terrestre une partie de l’humanité embarque dans des nefs spatiales. Peu de temps après, des extraterrestres partagent leur technologie avec la Terre. Ensemble, ils colonisent pacifiquement de nombreux systèmes mais certains extrémistes ont trouvé plus lucratif : le pillage des nefs, disparues dans l’univers. C’est eux que traque Mila Aygon, employée par l’Agence, dans cet album de science-fiction agréable.
Quelque part dans l’espace, Mila Aygon et son équipe effectuent leur première mission à bord de l’épave d’une nef où les extrémistes, appelés les « écumeurs », les ont un peu devancés. Après un combat difficile, l’équipe de Mila doit regagner son vaisseau et fuir coûte que coûte avec le primo-colon qu’ils ont sauvé.
Dès les premières pages, l’action happe, ne s’encombrant pas d’explications. Denis-Pierre Filippi les déroulera plus tard, posant les enjeux de son space opera grâce au procédé classique des révélations à un néophyte. Explorant sans grande originalité différents univers, ce premier tome tire son originalité dans la mise en scène de mondes virtuels que les primo-colons s’inventent pour tenir bon. Si le rythme rapide de l’album laisse peu de place à la densification des nombreux personnages secondaires, le premier tome de Colonisation nuance déjà le manichéisme qu’il avait posé entre l’Agence et les écumeurs.
Assez classique, le dessin de Vincenzo Cucca ne fait pas une fausse note. Son découpage dynamique soutient le rythme du scénario tandis que sa couleur dense et nuancée donne envie d’en voir plus sur les mondes à venir.
Ce premier tome de Colonisation réussit son entrée en matière, sans cependant renouveller le genre.