Milla Aygon, de l’Agence, et son équipe sont partis à la recherche d’un nouvel équipage de colonisation perdu dans l’espace. Au lieu de les secourir, ils se font capturer par un de ses membres, William... Leur technologie avancée ne leur sera pas d’une grande aide : seul le dialogue avec leur geôlier pourrait les faire libérer dans ce deuxième tome de Colonisation bien ficelé.
Milla et Clarence se réveillent enfermés dans une cage. Assis confortablement de l’autre côté des barreaux, William, un ancien colon, les interroge. Sa préoccupation est de savoir comment les agents ont trouvé leur planète à l’environnement peu enclin à la colonisation. Devant leur mutisme et pour engager un dialogue constructif, William propose que chacun raconte son histoire.
Le récit de Denis-Pierre Filippi s’organise autour des deux histoires, la dérive du vaisseau de William et la rencontre des agents Milla et Clarence. Très bien gérée, l’alternance des deux aventures se met en place grâce à un retour au présent où les deux agents sont prisonniers. La BD n’oublie pas pour autant les mondes parallèles en simulation qui avaient fait toute l’originalité du premier tome. Perdition pose intelligemment la question de la survie à travers le récit de William, que le lecteur ne pourra pas condamner aveuglément puisqu’il découvre sa monstruosité au fur et à mesure.
Le dessin de Vincenzo Cucca, très dense, ne dévie pas de ce qu’on attend d’un récit de science-fiction bien géré : un découpage plutôt dynamique pour un rythme soutenu malgré de nombreuses scènes dialoguées. Très propre, il ne déçoit pas même s’il n’éblouit pas non plus !
Efficace, Perdition annonce Colonisation comme une efficace série de SF, dont chaque tome peut se lire indépendamment.