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Commissaire Kouamé - T3 : On ne fait pas de feu sous un arbre en fleur

couverture de l'album On ne fait pas de feu sous un arbre en fleur

Série : Commissaire KouaméTome : 3/3Éditeur : Gallimard

Scénario : Marguerite AbouetDessin : Donatien MaryColoriste : Donatien Mary

Genres : Humour

Public : À partir de 12 ans

Prix : 22.00€

  • ZOO
    note Zoo4.5

    Scénario

    4.0

    Dessin

    5.0
  • Lecteurs
    note lecteurs
    0 critique

Un Kouamé angoumois

Kouamé, le commissaire le plus redouté de la lagune d’Abidjan s’internationalise. Une sombre histoire de trafic d’êtres humains le conduit ainsi dans les quartiers interlopes d’Angoulême, loin du monde de la BD, mais face au crime organisé.  

« Au cours de mes voyages, j’ai appris qu’une vie ne valait rien, mais que rien ne valait la vie » écrivait Malraux. Ce pourrait être la conclusion de ce tome 3 des aventures du Commissaire Kouamé, qui nous conduit des bas-fonds d’Abidjan aux quartiers dits difficiles d’Angoulême avec pour lien la traite d’êtres humains, la prostitution et le narcotrafic. Un épisode étrangement en lien avec l’actualité, qui montre que la France n’est pas le seul pays à devoir s’inquiéter d’une éventuelle « mexicanisation ».

Il faut lire Commissaire Kouamé car la série prend ici une nouvelle tournure pour ne pas dire une nouvelle dimension. Elle devient plus sombre, plus aventurière avec plusieurs histoires à la fois sur la famille, sur les passés des personnages, sur les relations amoureuses, sur les rêves africains et aussi plusieurs enquêtes. Il fallait vraiment le trait ultra dynamique de Donatien Mary pour s’accorder au rythme déjanté du scénario et surtout concilier humour et polar.

Commissaire Kouamé - Tome 3

Commissaire Kouamé - Tome 3 © Gallimard BD

On retrouve évidemment toute la verve de Marguerite Abouet avec ce parler africain et ces répliques coupées-décalées, malgré les thèmes lourds abordés. En comparant les méthodes de police (ici française et ivoirienne) – un classique des blockbusters US des années 80 / 90 - avec Kouamé en flic expéditif, elle dresse surtout un parallèle révélateur mais cruel entre la France et la Côte d’Ivoire, la France un pays engoncé dans sa bureaucratie, lent, tétanisé et devenu couard, la Côte d’Ivoire, une nation encore combattante malgré la corruption, la pauvreté et le crime organisé. Avec Aya de Youpogon, Marguerite Abouet faisait revivre les soap-opéras de sa jeunesse, avec Commissaire Kouamé, elle nous montre aussi que les séries policières l’ont aussi profondément marquée.


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