Dans Les Fiancées du Califat, scénario de Matz adapté des écrits de l'ancien juge d'instruction antiterroriste Marc Trévidic, on suit le destin kamikaze d'un groupe de jeunes femmes aux ordres de l'Islam radical. Un récit haletant au dessin parfois trop figé pour être réaliste. Mais une BD qui reste intéressante dans le contexte actuel.
Aïcha Karmous, surnommée Oum Ghalib, est mariée avec Abou Ghalib, un ancien cadre de Daesh parti faire le Jihad auprès du Cheikh Al Kindi, caché au Waziristan. La jeune femme, avec un groupe d' « amies », est aux ordres de son époux. Il lui demande de faire sauter une jeune Kamikaze à l'entrée d'une mosquée, puis d'assassiner un imam un peu trop dissident au goût des têtes de l'Islam radical...
Aïcha, le personnage principal des Fiancées du califat
© Giuseppe Liotti
Qui, mieux que le magistrat Marc Trévidic, peut nous entraîner dans les affaires d'intégrisme musulman les plus choquantes? Ses écrits en témoignent. Le scénariste Matz a adapté l'un d'entre eux pour nourrir le récit de ce quatrième volet de la série « Compte à rebours ». Sa narration soignée et le rythme de son scénario nous plongent dans un volume d'autant plus passionnant qu'il est lié au contexte de l'Islam radical en France, une semaine après la commémoration de l'attentat de Charlie Hebdo.
Malheureusement, le dessin parfois un peu figé de Giuseppe Liotti manque un peu de réalisme pour représenter un thème fort et sous le feu des projecteurs. Ses jeunes femmes déterminées, aux cerveaux lavés par leurs maîtres terroristes, apparaissent comme de véritables hyènes et flirtent avec le cliché.
Pas de quoi pour autant gâcher un récit réussi et un contexte bien décrit. Mais ces Fiancées du califat aurait davantage mérité un dessin dans la veine d'une BD reportage ultra réaliste, sans fiction. D'où une note mitigée, qui n'enlève rien à l'intérêt de cette BD d'actu.
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