Le barbare Conan et la belle Valeria, mercenaire aguerrie comme lui, se retrouvent dans une étrange cité décadente où deux communautés au bord de l’extinction se mènent une guerre sans merci. Un classique servi par un dessin somptueux.
Après avoir vaincu un dragon apocalyptique, Conan et Valeria se retrouvent aux portes d’une mystérieuse forteresse constituée d’immenses pièces, sans ouvertures sur le ciel. Les deux mercenaires découvrent vite qu’une poignée d’humains s’y terrent, ne s’aventurant jamais à l’extérieur. Deux poignées, en fait, qui s’affrontent dans une guerre sans fin. Conan et Valeria sont témoins d’un combat et leur intervention permet l’extermination des assaillants. Olmec, le prince du groupe qui avait été attaqué, les engage alors afin d’éliminer ce qu’il reste de leurs adversaires. Mais quel sinistre secret Olmec et sa compagne Tascela cachent-ils ?
Conan se retrouve aux côtés de la farouche guerrière Valéria
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Régis Hautière adapte ici la dernière nouvelle écrite par Robert E. Howard avant son suicide. L’intrigue est simple mais son traitement était sans doute novateur dans les années 30. Howard faisait en filigrane de sa nouvelle une critique de la civilisation, qui, selon lui, corrompt l’homme, déchaînant sexe et violence. La BD montre la violence au travers d’images spectaculaires mais reste pudique sur le sexe, qui semble être un moteur pour Tascela. Quelques artifices (cheveux, fumerolles vertes…) masquent « ce qu’il faut cacher », à l’ancienne.
Ils affrontent un terrible dragon
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L’histoire laisse en revanche parfois affleurer une douce tension entre Conan et Valeria et surtout, la sensualité de Valeria est mise en valeur par le dessin de Didier Cassegrain, qui excelle à cet exercice. Olivier Vatine a conçu un storyboard efficace et Cassegrain le magnifie de son style esthétique, rehaussé d’une gamme de couleurs audacieuses et pertinentes. Les décors de type précolombien de la cité sont saisissants, contribuant à une atmosphère étouffante.
Le duo va devoir se diriger vers une étrange cité fortifiée
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Les clous rouges est un récit agréable à lire, comme un bon Thorgal (en plus violent) et un plaisir réel pour les yeux. L’ambiance horrifique est adoucie par une tonalité assez « grand public » sans doute de bon aloi.