Bruxelles 1944, dernier été pour la Seconde Guerre mondiale. Katja, journaliste autrichienne de son état, est envoyée à Bruxelles pour une mission secrète. Pour la mener à bien, elle va devoir se fondre dans l’atmosphère du journal collaborationniste Le Soir. Son histoire vous happe petit à petit, surtout qu’elle va plonger au cœur d’une enquête sur un tueur en série.
Envoyée par les Alliés, Katja a pour mission de retrouver Léon Degrelle, un collabo de la première heure. Au fur et à mesure de la révélation de son passé douloureux, l’engagement de Katja prendra tout son sens. Son chemin croisera peu à peu celui d’un tueur en série. L’enquête policière qui débute voit ses jalons posés intelligemment : elle prendra certainement toute son ampleur dans le deuxième tome.
L’ambiance délétère de la capitale belge occupée nous imprègne implacablement. La description détaillée qu’en fait Gihef est frappante. Au-delà des décors réalistes, c’est une atmosphère d’attente qui marque : les collaborateurs savent qu’ils ont perdu mais continue leur basse besogne et les résistants sont sûrs de la victoire mais restent d’une prudence absolue. Chacun attend l’étincelle, puisque tous veulent jouer le dernier acte avec brio. Au fil des pages, nous nous laissons embarquer par l’histoire que Katja est en train de raconter avec calme à la Kommandantur.
Le trait classique et sobre de Renaud hypnotise, tout en donnant une impression quelque peu surannée avec sa couleur tout en pastel. La froideur qui s’en dégage fait parfaitement écho à l’atmosphère de pré-libération, où la méfiance généralisée et la violence glaciale étaient de mise. Dans un tel cadre, ce fut un tour de force de nous attacher aux personnages, que le trait de Renaud réussit avec brio.
Ce premier tome maîtrisé augure d’un second encore plus haletant.
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