Après leur excellente série Pablo dédiée à Picasso, Julie Birmant et Clément Oubrerie s’attaquent à Salvatore Dalí, un autre génie espagnol. Un premier tome très prometteur, tant dans la narration, soignée, que dans le dessin reconnaissable entre tous.
Avant de devenir un génie artistique connu du monde entier, le Catalan Salvatore Dalí s’est construit progressivement. Fantasque, farfelu et fou, il l’était dès sa jeunesse. Son père ne voulait pas que son fiston se destine à une profession artistique, soucieux qu’il s’assure un bon avenir. Mais lorsque la mère de Salvatore a fermé les yeux pour la dernière fois, son époux a respecté sa dernière volonté : permettre à Dalí d’intégrer l’Académie des Beaux-Arts de Madrid. Il y rencontre des amis comme Buñuel avant de se faire exclure pour des actes de rébellion artistique. Perché au sommet de son monde dont il est le roi, Dalí multiplie les extravagances et gagne Paris, ses nuits, ses femmes… Dont la maîtresse de Paul Éluard, Gala. Ce qui n’est pas du tout du goût de Pablo Picasso, ami du poète. L’Espagnol est vivement agacé par le talent de son compatriote... C’est ainsi que commence et s’achève ce premier tome d’une série très prometteuse.
Dali, T.1, Avant Gala © Dargaud, 2023
Picasso, c’est par lui que la scénariste Julie Birmant et le dessinateur Clément Oubrerie ont commencé à se frotter à l’art en BD avec la très belle série Pablo. L’expo programmée en 2014 à Montmartre en fut un prolongement mémorable. Ils remettent le couvert en s’attaquant à un autre monstre sacré de l’art mondial. Et leur entreprise ne démérite pas. Elle s’annonce même, à la lecture de ce premier tome, aussi alléchante que celle dédiée à Pablo.
Article publié dans le Mag ZOO N°94 Septembre-Octobre 2023