Nouvelle série concept, Dark Museum donne libre court à l’imagination des auteurs autour d’œuvre célèbre, portant en elle quelque chose de morbide. Le premier tome s’attache à American Gothic de Grant Wood, célèbre toile de 1930. Que s’est-il passé derrière les murs de la maison de ce duo peu engageant ? La réponse dans cette agréable fiction horrifique et gore.
Iowa, 1930. La crise économique frappe de plein fouet Lazarus et sa famille. Il se rend à une foire avec sa fille pour vendre ses derniers biens superflus afin de s’acheter à manger et payer les médicaments de son fils. Dans leur petite ville, ils apprennent la venue de forains qui vont occuper le seul point d’eau encore disponible. La colère de tous monte...
Par petites touches fines et efficaces, le scénario d’Alcante et Gihef commence par brosser la vie de l’Amérique profonde touchée de plein fouet par la Grande Dépression. L’atmosphère tendue peut s’enflammer d’une simple étincelle. Qui surgit au milieu du récit, apportant un flot d’horreurs saupoudré de gore qui nous donne la nausée. Dans ce déchaînement, le lecteur est noyé un peu inutilement sous des flots de sang, qui se calmera avec une fin sous forme de clin d’œil peu surprenant.
Le dessin de Stéphane Perger rappelle la peinture dans la première partie du récit où il laisse la part belle à l’atmosphère et aux émotions grâce à des couleurs un peu passées. Ensuite le rouge prend toute la place pour souligner l’écœurement suscité par l’horreur... Mais tout au long de l’album, on ne pourra que relever l’incontestable réussite des deux personnages centraux, issus du tableau de Grant Wood.
Idée originale pour une série, le concept de Dark Museum se perd un peu dans le gore mais accroche. A suivre donc...