Mais que diable allait-il faire dans cette galère ? Ayroles et Masbou répondent enfin à la question que tous les fans du mignon petit Eusèbe se posent depuis les vingt ans que la mythique série De Cape et de Crocs a débuté.
Fait prisonnier à la Cour des miracles, Eusèbe y rencontre le chef de tous les malandrins de la place de Paris. Celui-ci n’est autre que son frère jumeau maléfique, Fulgence. Intrigues, quiproquos, jeux de pouvoir et complots politiques, la vie du naïf et adorable lapin Eusèbe est décidément bien compliquée...
Hommage au théâtre saltimbanque de Molière, à l’art de déclamer de Rostand, ovni inclassable et incontournable de la bande dessinée, De Capes et de Crocs arrive à sa conclusion en ce douzième et dernier tome. Alain Ayroles n’aura rien épargné à son adorable héros de Garenne, du plus ridicule des calembours à la plus grande des aventures. Cette conclusion s’orchestre en un coup de théâtre final qui conduira Eusèbe aux côtés de Messieurs de Lope et de Maupertuis, sur les bancs d’une galère.
Jean-Luc Masbou apporte le coup de pinceau blanc final sur les oreilles du naïf Eusèbe, avec les mêmes panache et dynamisme qui font le succès de la série. La Cour des miracles rayonne de marauds aux traits faussement difformes : Hommes, animaux et lapins jumeaux s’affrontent dans une cohorte de scènes d’action rondement menées.
Qu’il est rare de lire une bande dessinée si ludique et si intelligente. Les lignes fines du dessin de Masbou sont le fil d’Ariane guidant avec aisance le lecteur à travers le labyrinthe complexe du scénario d’Ayroles. Le rideau tombe avec brio sur vingt ans d’aventures, de littérature et d’humour. Chapeau, les artistes !