Duke - T3 : Je suis une ombre

À l’issue du tome précédent, Duke quittait Molly qu’il avait pourtant envisagé d’épouser. L’ex-adjoint du shérif se remet au service du puissant et redouté Mullins pour escorter un convoi de 100 000 $. Et, comme cela arrive souvent dans tout bon western, la diligence est braquée peu après son départ. Et, parmi les détrousseurs, Duke retrouve Clem, son frère. Yves H. remet le couvert pour son père qui transcende son récit en donnant le meilleur de lui-même.

Difficile de cerner psychologiquement le héros de cette série, voire même de comprendre ses motivations, tant le scénario d’Yves H. se focalise sur son seul comportement et ses réactions au fil des événements. Indéniablement, il est habité par un certain sens de la justice et de la parole donnée, quitte à payer chèrement ses choix. Comme par exemple celui de rester au service d’un personnage aussi douteux que Mullins dont les méthodes et les agissements sont dénués de toute morale, comme on a déjà pu le constater dans les deux épisodes précédents.

Quoiqu’il en soit, après un one-shot servant de galop d’essai très convaincant dans le domaine (Sans pardon), Yves H. est en train d’échafauder sa première grande série qui lui permet de développer un univers dans lequel il se sent parfaitement à l’aise.

Cet enthousiasme est entièrement partagé par son père qui donne le meilleur de lui-même pour donner vie à tous ces personnages qu’il croque avec son énorme talent graphique, notamment dans ces longues plages dénuées de dialogue où son découpage éclate littéralement aux yeux des lecteurs. Sa mise en couleur est beaucoup plus aboutie que dans le dernier épisode de sa série Jeremiah, en témoigne la magnifique couverture de ce troisième tome, une de ses plus belles compositions.

À raison d’un tome par an, le prochain est déjà annoncé et s’intitulera La dernière fois que j’ai prié. On s’en réjouit d’avance !