Ce second tome de la trilogie de la jeunesse de Durango permet de continuer à construire la personnalité du célèbre cow-boy. Alors qu’il est jeune et qu’il est employé dans un ranch mêlé à de sombres histoires, le lecteur voit comment il commence à prendre des initiatives et à devenir un bon tireur.
En 1882, au Texas, John Lane, jeune homme sans emploi, est le témoin d’un triple meurtre avant d’être engagé par le patron des victimes. Ce dernier, ancien officier de l’armée, gère ses affaires autoritairement mais la trésorerie de l’exploitation est au plus bas. Il a deux filles dont l’aînée a hérité du caractère de son père. L’assassinat va créer des tensions entre son employeur et deux autres ranchs voisins avec lesquels les relations étaient déjà tendues. Pendant ce temps, le meurtrier étranger à ce trio envenime leurs relations, agissant discrètement sans éveiller les soupçons et sans se montrer. Cependant, John le reconnaît en ville alors qu'il dîne avec la fille aînée de son patron et comprend son jeu. Il révèle sa découverte à la jeune femme juste avant que son patron ne soit lui-même assassiné.
Roman Surzhenko se familiarise avec l'univers du western après ses années passées sur la saga Thorgal. Son sens du cadrage et de la narration s'affine, bien qu'il subsiste quelques imprécisions dans la morphologie des personnages. Malgré cela, le niveau graphique s'améliore, et sa rapidité d'exécution est impressionnante. Le premier tome de cette série est sorti en fin d’année dernière, puis Surzhenko a publié un épisode de La jeunesse de Thorgal en juin, suivi de cet album. Peu d'artistes parviennent à sortir deux albums au style réaliste par an. Cependant, on peut regretter le choix des couleurs qui ne mettent pas en valeur le trait. Les aplats aux teintes tranchées et vives nuisent à l'harmonie globale de l'album.
La Jeunesse de Durango Tome 2
© Yves Swolfs, Roman Surzhenko - Soleil
Le scénario s’est complexifié dans cet épisode, approfondissant les personnages et leurs relations. L'arrivée du tueur à visage découvert permet au lecteur de mieux comprendre les rouages de l'intrigue. Yves Swolfs propose une histoire solidement construite, peuplée de nombreux acteurs. À la fin de ce deuxième volet, les lecteurs ont un aperçu des ressorts qui animeront la dernière partie de la trilogie. En parallèle, John Lane développe sa personnalité. Ses entraînements au tir et ses initiatives démontrent son courage et son sens de la justice. Beau et charismatique, il attire les femmes et se révèle être un héros en devenir de la bande dessinée…