C’est avec ce dernier tome du triptyque d’ouverture sur la jeunesse de Durango que se clôt la première aventure du cow-boy. Yves Swolfs nous entraîne dans une guerre entre différents ranchs du Sud des États-Unis, où John Lane, tout jeune adulte, commence à expérimenter son talent pour le tir.
Nous suivons le jeune Durango dans ses pérégrinations, alors qu’il travaille dans un ranch dirigé par un ancien Nordiste de la guerre de Sécession. Un mystérieux tueur élimine trois des employés, puis plusieurs dans les rangs des deux exploitations voisines appartenant respectivement à un ancien Sudiste et à un métis Indien. Le meurtrier, à la solde d’une compagnie pétrolière cherchant à s’approprier les terres riches en pétrole, réussit à provoquer une guerre entre les trois familles et leurs employés. L’épisode débute avec l’assassinat du patron de John Lane, et ses filles font alors appel au capitaine Owens, un Texas Ranger bien connu de leur père pendant la guerre. Ce dernier va remettre de l’ordre dans ces affrontements. Il devient un modèle pour le jeune cow-boy et lui montre l’exemple pour ses aventures futures.
Captain Owens © Soleil
Yves Swolfs conclut cette première histoire de la jeunesse de Durango avec une trame classique, des personnages bien construits et un enchaînement des événements parfaitement agencé. Il maîtrise sa série et, probablement avant de dévoiler davantage du passé familial du héros, préfère montrer ses premières dispositions au tir et à la défense de la veuve et de l’orphelin. Dans cet épisode, il rencontre une sorte de père spirituel qui va l’aider à se construire en l’adulte que nous connaissons. Ces trois épisodes sont rondement menés, avec des croisements entre les différents lieux de l’action et les divers personnages, aboutissant à un dénouement final.
Roman Surzenkho, bien que moins à l’aise dans cette série que dans Thorgal, réalise toutefois un travail honnête, même s’il n’égale pas celui de Swolfs au dessin. Sa mise en page est classique et efficace, et son trait s’affirme au cours des trois albums. Il gagnerait cependant à affiner certaines parties de l’encrage pour apporter plus de profondeur à ses représentations. Néanmoins, l’action est bien rendue et le lecteur prend plaisir à lire ces trois albums. La fin laisse entrevoir une suite, que nous guetterons avec intérêt.