ZOO
couverture de l'album Apolline

Série : Filles UniquesTome : 4/5Éditeur : Dargaud

Dessin : Camille MéhuAuteur :

Genres : Récit de vie

Public : À partir de 16 ans

Prix : 12.50€

  • ZOO
    note Zoo4.5

    Scénario

    4.5

    Dessin

    5.0
  • Lecteurs
    note lecteurs
    0 critique

Le synopsis de l'album Apolline

Apolline, c'est la bonne copine. Ou plutôt, la bonne poire. L'adolescente se met constamment au service des autres, pour se faire oublier, pour ne pas déranger. Apolline, la béquille qui soutient sans rien demander en retour, et qui ne connait que rejet et solitude depuis toute petite. Si elle fait partie du "club des mal-barrées" , ce n'est pas pour autant que ses amies font réellement attention à elle. Et ne parlons pas de ses parents, qui auraient préféré un garçon appréciant la lecture et la musique classique, comme eux, au lieu de cette fille masculine qui joue au rugby... Le désarroi d'Apolline est tel que l'issue de son mal-être semble de plus en plus précise... Ne serait-il pas temps pour Sierra, Paloma, Chélonia et Céleste d'ouvrir les yeux ? Car sur l'échiquier de leur amitié, tous les pions sont indispensables : si Sierra a le tempérament positif du Fou, Céleste incarne le Cavalier, agissant avec discrétion mais franchissant tous les obstacles,...

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La critique ZOO sur l'album Apolline

De la bande des cinq Mal-barrées, Apolline, c’est celle qui fait du rugby. C’est la plus grande en plus d’être la plus sportive. Elle est très à l’écoute des autres. Tellement à l’écoute qu'on oublierait presque sa présence… Pourtant elle a peur de déranger. 

Les séries qui s’essoufflent avant leurs conclusions sont légion. Celle de BeKa (Bertrand Escaich et Caroline Roque) et Camille Méhu est épargnée de cet affre via ce quatrième tome (et avant dernier ?) Sans oublier les autres personnages, les auteurs se concentrent sur Apolline. La plus grande (en taille) en plus d’être celle qui veut faire le moins de vague.

Comme toujours, le graphisme de Camille Méhu fait mouche : digne d’un dessin animé pris sur le fait à chaque case, les mouvements et cadrages sont cinématographiques. Il est toujours aussi remarquable de voir un langage physique privilégié au détriment des dialogues… et ce choix fait mouche vu le sujet. On parle de personnages cachant constamment leurs émotions, essayant de bien paraître malgré la détresse intérieure. Les émotions s’expriment ailleurs que dans les mots. Crispation soudaine d’un visage, soupir d’agacement ou profond sentiment d’ennui. Le dessin et les aplats de couleur donnent au moindre trait un dynamisme expressif suffisamment sobre pour être crédible.

Filles Uniques - Apolline

Filles uniques - Apolline © Dargaud, 2023

Et de la crédibilité il en faut : Apolline est un personnage bien plus véridique qu’on ne pourrait le croire. Elle est bien élevée… trop bien élevée… tellement qu’elle n’ose pas s’affirmer, parce que s’affirmer, c’est s’imposer. Et s’imposer, c’est se faire remarquer. Et une fille « bien élevée », n’aspire pas à ça. Si Filles Uniques se concentre sur l’enfance, c’est assurément sur le sens même du mot « éducation » que la série veut nous interroger. Et quand il est question d’éducation, il convient de se tourner vers le rôle des parents et de la responsabilité qu’ils ont envers leurs enfants. Cette série ne parle pas seulement aux enfants, elle s'adresse également aux parents.

Narrativement, c’est subtil : l’album ne donne pas ostensiblement une leçon à suivre. Elle donne juste un signal d’alarme : attention au mal-être qui est bien plus insidieux qu’on ne le croit ! Une « bonne éducation » n’est pas forcément synonyme de bien-être. C’est peut-être ça la plus grande prouesse de cette série : oser le dire et donner corps à ce problème.

Et comme le dit très bien le personnage de Sierra : « Quand on s’aime, on va pas à un truc qui nous fait grave ch… »

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