Ce troisième et dernier opus de Fouché couvre l'Empire, la Restauration et la fin de la vie de cet homme d'État. Au courant de tout, pressentant tout, analysant tout, il se hisse jusqu'à être le deuxième personnage de l'Empire avant d’être un homme incontournable de la Restauration du moins un temps… qui se révèlera un peu court. Ce dernier tome excellent clôt d’une série qui l’est tout autant.
En juin 1815, Napoléon Ier signe sa seconde abdication et remet le document au duc d’Otrante c'est à dire monsieur Fouché en personne. Durant ce moment solennel, Napoléon revient sur les hommes que Fouché a fait tomber et lui prédit une fin solitaire. Avant que le duc ne réponde, le récit part 11 ans en arrière, en mars 1804, date à laquelle revient en grâce l'ex-ministre de la police de Bonaparte Ier, alors Consul.

Le récit s'articule autour des moments essentiels de l'Empire sans jamais perdre son lecteur à cause d’explications trop lourdes ou simplifications abusives. Médusé, le lecteur assiste à l’ascension de Fouché, armé de talent et de cynisme. Ces rapports compliqués avec Napoléon et Talleyrand permettent au récit de placer des bons mots qui se révèlent vite être le sel de cet album. En dehors du personnage de Talleyrand, souvent rabaissé et caricaturé, la réalité historique est préservée. L'album parachève de la plus belle des façons l’histoire d'un des hommes politiques les plus secrets et habiles...
Le dessin stylisé, loin des standards de la BD historique, fait toujours merveille. Le découpage dynamique adossé à un décor simple sait laisser la place aux événements et aux grands Hommes qui les font.
Une biographie talentueuse d’un homme qui l’était tout autant.