Une grande adaptation du roman de Margareth Mitchell ! Nous voilà transportés dans le sud des États-Unis en pleine Guerre de Sécession. Scarlett O’Hara, jeune fille d’une famille de planteurs de coton, se retrouve ballotée aux grés des évènements. Son caractère s’endurcit au fil des pages et elle prend peu à peu en main son destin.
L’histoire commence en avril 1861, dans la plantation de Tara en Géorgie. Scarlett, courtisée par plusieurs prétendants, est amoureuse d’un jeune homme qui, lors d’une garden party, annonce son mariage avec une de ses cousines. Par dépit, l’héroïne accepte les avances d’un de ses courtisans et se marie avec lui. Au même moment, la guerre est déclarée. Tous les hommes doivent aller se battre. Cette première partie de l’histoire, se déroulant pendant toute la durée du conflit, permet de suivre les rencontres successives de Scarlett et Rhett Butler, redoutable personnage.

Pierre Alary n’en est pas à sa première adaptation puisqu’il s’était déjà attaqué à deux romans de Sorj Chalandon. Cette fois, il a décidé de reprendre un des succès planétaires dont le cinéma a tiré un chef-d’œuvre. Et il n’a pas raté son coup, le résultat est magnifique. Il prend le temps de la narration et cette première partie de 136 planches permet de comprendre l’évolution psychologique de l’héroïne. Le lecteur vit ainsi la guerre de l’intérieur, avec les femmes. L’auteur, ancien animateur des studios de Disney en France, a un sens aigu des cadrages, de la construction des planches et de la narration. Il est habile pour faire passer les sentiments des protagonistes. Tout son art est au service du mouvement et la cadence de l’histoire. Son dessin n’est pas très fouillé, mais il est efficace et, comme la couleur, au service de la narration.
Cette adaptation, très réussie, mise en valeur par une couverture absolument magistrale est une édition luxueuse. On attend avec impatience la suite !