Alors que son mariage avec Billie approche, qu’ils profitent des moments ensemble en attendant l’arrivée de leur premier enfant, LeBrock se retrouve plongé au cœur d’un complot qui a pour but est de le discréditer.
Pour cet ultime volume de Grandville (sorti en 2017, en Angleterre), Bryan Talbot nous entraîne dans une nouvelle grande enquête de son héros détective, confronté encore une fois à un machiavélique scénario dirigé, cette fois, contre lui par le puissant Tibérius Koenig qui veut venger son frère tué dans le précédent volume. On découvre alors l’implacable mécanisme qui s’organise autour du policier et de ses proches à travers un scénario aux multiples rebondissements qui nous tient en haleine tout du long.
Grandville © Délirium
Cependant, l’auteur en profite pour revenir sur les années de formation de LeBrock auprès du prestigieux inspecteur en chef Stamford Hawksmoor. Au fil des quelque 200 pages, Talbot se réfère ainsi aux aventures passées, consolidant le background de la série, sans pour autant rendre ce scénario trop dépendant de ces flashbacks. Malgré tout, on reste impressionné par les mille et un détails qui se devinent au détour des cases. Qu’il s’agisse de glisser un personnage de BD comme Blacksad ou de faire revenir la propriétaire d’un hôtel miteux apparue auparavant, on tombe sous le charme de cet univers savoureusement steampunk peuplé d’animaux anthropomorphiques.
Toutefois, Bryan Talbot signe surtout une intrigue particulièrement bien ficelée qui rend brillamment hommage aux vieux feuilletons comme Les Mystère de Paris. Un sens du rythme, de la tension et des protagonistes charismatiques que l’on a envie de retrouver. Il n’y a pour l’instant pas eu de suite, mais il paraît qu’il ne faut jamais dire jamais…
Article publié dans le Mag ZOO N°100 Septembre-Octobre 2024