Satire sociale sur la quête du bonheur au travers de techniques proposées par une entreprise aux objectifs a priori louches, Happytech nous parle de manipulation, d’ambition, de mal-être... Nous attendons d’en savoir plus.
Dans la vie de Xavier Guignard le bien nommé, tout va à vau-l’eau. Sa femme le quitte, il perd son travail de vendeur d’assurances par téléphone... Que faire ? Il se rappelle alors qu’une cousine vue récemment a fait allusion à Happytech, une société qui propose des stages permettant d’atteindre le bonheur. Xavier décide de s’y inscrire.
Mais Happytech est-elle aussi bienveillante qu’elle en a l’air ? Comment se fait-il que la jolie jeune femme que l’on voit dans toutes ses publicités soit devenue une SDF ? Xavier est intrigué et veut aider cette jeune femme qu’il a retrouvée. Cependant, voilà que le président de l’entreprise lui propose de l’embaucher, sentant son potentiel ! Après tout, il était bien capable d’embobiner des clients au téléphone pour leur vendre des assurances inutiles... Jusqu’où Xavier est-il capable d’aller par intérêt ?
Happytech Tome 1 - Le bonheur nuit à la santé
© Delcourt, 2022
Eric Corbeyran ne parle ici ni de vin de Bordeaux ni de Stryges, mais de ces marchands de bonheur dont les véritables motivations sont bien moins louables. Son héros est peu sympathique, toutefois on suit avec intérêt ses pérégrinations dans cet univers à mi-chemin entre secte et entreprise sans moralité. On se demande quand même comment Happytech réussit à convaincre tant de stagiaires et à avoir l’influence internationale qu’on lui prête...
Quant à Alessia Fattore, cette dessinatrice italienne nous offre des planches au dessin très sûr. Ses personnages, au trait à la frontière entre dessin réaliste et semi-réaliste, sont très expressifs. Xavier a une tête d’oiseau craintif, la tête de l’emploi ! Dans les séquences de foule, on prend plaisir à observer tous les détails composant l’image. Enfin, la mise en couler de Giulia Priori offre le ton juste, sans les dégradés numériques trop faciles qui sévissent hélas trop souvent.
Attendons le tome 2 en espérant y apprendre de manière convaincante pourquoi Happytech a tant de succès.