Zidrou et Maltaite rendent hommage à l’enseigne qui surplombe Hollywood : à chacune de ses lettres correspond un personnage et une histoire. Noir c’est noir…
Loreen rêve de réussir à Hollywood. Yoko travaille dans un atelier clandestin de couture, réalisant des costumes pour un film. Doug est un immigré allemand qui vend des hot-dogs. Olivia et Liberty, deux jeunes filles, fantasment sur les stars et rêvent d’obtenir un autographe de Montgomery Clift. Woody est un scénariste soumis aux aléas du fonctionnement des studios. Et « La Hayworth » est une cigogne apprivoisée utilisée pour des tournages.
DANS L’ENFER DE L’ENVERS DU DÉCOR
Les personnages et histoires réunis dans ce premier tome d’Hollywoodland constituent autant d’éclairages décalés sur le fonctionnement de l’usine à rêves à la fin des années 1940, lors de ce qui était encore son âge d’or. Les illusions sont légion et les déconvenues, lorsqu’elles restent hors champ, semblent appartenir au futur proche du personnage.
Hollywoodland, T. 1
©Fluide glacial, 2022
Si comédie il y a, elle évoque celle italienne, féroce, désespérée et parfois tendre. Lorsque l’humour est présent, il est donc noir. Plus largement, on pense aux nouvelles et aux films de cette même couleur, crépusculaires et désespérés.
L’écriture de Zidrou est affutée, précise et riche. Il en va de même du dessin d’Éric Maltaite qui donne corps à ces personnages et les rend véritablement touchants. Mention spéciale à « Yoko », magnifique récit tragique, glacial et bouleversant.
Article publié dans le Mag ZOO N°89 Novembre-Décembre 2022