Ernesto est un jeune métisse qui vit en Floride avec un père américain et une mère haïtienne. En raison de sa différence, il subit une forme de rejet qui l’incite à s’interroger sur ses origines. Alors, quand son père, Jack, lui propose comme cadeau d’anniversaire un voyage, il rêve d’Haïti mais se voit imposer Cuba dont Fulgencio Batista est le président. Là-bas, Ernesto va faire la connaissance de Paloma, une jeune fille au lourd vécu qui accepte de lui faire découvrir un endroit particulier, la grotte cachée du massif de l’Escambray... Ernesto entame ainsi sans le savoir une quête initiatique et va se confronter à de déroutantes révélations qui risquent de bouleverser sa vie...
Île Crocodile - T1 : Le Totem
Gregory Charlet, Charlotte Girard, Jean-Marie Omont
Série : Île CrocodileTome : 1/1Éditeur : Oxymore
Auteur : Gregory Charlet, Charlotte Girard, Jean-Marie Omont
Collection : Métamorphose
Prix : 17.95€
- ZOO4.0
Scénario
4.0Dessin
4.5 - Lecteurs0 critique
Le synopsis de l'album Le Totem
Possibilité d’une autre île ?
Jeune métisse né d’un père américain et d’une mère haïtienne, Ernesto voit son identité vivoter entre deux terres : l’Amérique et Haïti. Alors qu’il rêve de visiter cette dernière, son père en décide autrement. Il l’emmène (presque de force) sur une nouvelle île : Cuba.
Ce n’est pas la première collaboration entre Jean-Marie Omont et Charlotte Girard dans le domaine de la BD jeunesse. Après La Balade de Yaya (série démarrée en 2009), Azil (2016) et Lulu et Nelson (2019), L’Île Crocodile est presque une partie de plaisir pour eux. À cette occasion, les deux co-scénaristes s’associent à Grégory Charlet, le dessinateur de Kabbale (2003-2006) et Wakfu – Les Larmes de sang (2009-2011). Une association assez lumineuse et qui coule de source lorsqu’on tourne la dernière page de ce premier tome.
Le problème à trois îles
La contemplation est le premier mot qui vient pour décrire ce premier tome. Comme dans un bon livre qu’on adapte en bon film, L’Île Crocodile se lit et se regarde de façon très fluide. Une histoire que l’on sent fascinante et dense en signification… mais parcimonieuse en mots. Et c’est pour le mieux !
Les meilleures histoires sont parfois celles qui ont besoin du moins de mots pour être contées © Île Crocodile, T.1, Le Totem - Oxymore
Les meilleures histoires sont parfois celles qui ont besoin du moins de mots pour être contées. Beaucoup de choses s’imbriquent ici : récit identitaire, immigration, voyage et révolution… car n’oublions pas que nous sommes à Cuba… donc Castro, tout ça tout ça… C’est à la fois évacué sans vraiment l’être. C’est un peu ça le petit génie de l’album : raconter une histoire sans vraiment la raconter.
Un Haïtien à Cuba
Le graphisme amène de jolies choses (comme des réflexions sur une flaque d’eau) et une certaine netteté visuelle des scènes. Une voiture sur une route côtière avec la mer d’un côté et la verdure de l’autre est un spectacle apaisant : on est bercé comme le personnage par ce paysage qui défile. Le graphisme est visuellement simple… peut-être même trop… mais est-ce un problème pour l’histoire ? Libre au lecteur de se faire son avis.
Toute cette belle cohérence écrite et visuelle se termine de façon (un poil) abrupte par cette (non) conclusion qui nous rappelle qu’il s’agit du premier épisode d’un diptyque. Peut-être ne suis-je pas le seul qui aurait préféré lire une telle histoire d’une traite, en one-shot, mais ce n’est qu’un détail.