Alors qu’il s’apprête à partir pour un séjour vénitien avec Babette, son éternelle fiancée, Jérôme reçoit un coup de fil de son oncle qui l’appelle à la rescousse suite à la disparition de Charlotte, onze ans. Comment refuser un tel appel au secours ? La question ne se pose pas pour notre détective lunaire et nous voilà embarqués dans sa vingt-sixième enquête !
Très vite les premiers éléments de cette disparition laissent penser qu’il s’agit plutôt d’une fugue. Jérôme rencontre le père de Charlotte, chef d’entreprise antipathique. Jérôme va également réentendre parler d’un de ses copains d’enfance, qui s’avère être le demi-frère de Charlotte et qui avait déjà déserté le domicile familial après le suicide de sa mère. De vieux souvenirs vont ressurgir à mesure que progressent les investigations de Jérôme.
Alain Dodier plante cette fois son intrigue loin de la région parisienne et revient sur les rives de la mer du Nord, près de Dunkerque d’où il est natif. Connaissant les Hauts-de-France comme sa poche, il en restitue les décors et les ambiances avec une extrême minutie. Il situe son histoire dans les tonalités hivernales où à défaut de neige, il pleut beaucoup au fil des péripéties, renforçant l’atmosphère plombée de ce drame familial. Les relations humaines sont, une fois encore, finement observées. À l’ambiance chaleureuse qui règne au foyer de la grand-mère de Jérôme s’oppose celle, froide voire morbide autour du père de Charlotte.
De moins en moins brouillon dans ses enquêtes, Jérôme s’en sort plutôt bien dans la résolution de cette mystérieuse disparition, damnant même le pion aux gendarmes chargés de retrouver la petite. Faut-il mettre cela sur le compte des années de pratique ? Par contre, sur le plan relationnel avec Babette, c’est le statut quo. Ceux qui s’attendaient à quelque « officialisation » de leur union devront encore patienter un peu. Jusqu’au prochain tome peut-être ?