Jules Verne est sollicité par son frère Paul pour la traversée de l’Atlantique sur le Great Eastern, un immense paquebot britannique à la machinerie révolutionnaire ! Une fois à bord, des événements extraordinaires se font jour, ne manquant pas d’intriguer l’écrivain... Un récit déroutant, livré dans une œuvre graphique remarquable !
Fasciné depuis son plus jeune âge par les trois-mâts et les progrès techniques de l’industrie, Jules Verne est devenu écrivain et cartographe au service d’une société de géographie. Son frère Paul l’invite à l’aventure : le Great Eastern, anciennement Léviathan, prévoit de rallier l’Amérique prochainement ! Ce monstre de technologie navale n’est pas sans histoire : il a été employé pour relier avec succès les Amériques et le vieux continent par le câble télégraphique.
Malgré toute l’affection qu’il porte à sa fidèle épouse Honorine restée à demeure, Jules Verne souffre de mélancolie au souvenir d’une jeune cantatrice, la défunte Estelle Duchesne, dont il est éperdument amoureux. Au moment où ils gagnent le navire, ce souvenir ressurgit et semble même prendre corps ! Est-elle vraiment décédée ? Le scénario palpitant mêle aventures et émotions autour du célèbre personnage qu’est Jules Verne !
Les planches de l’album, finement travaillées, livrent des compositions chargées, impressionnantes de réalisme. Les visages et corps, un brin figés par tant de précision, rayonnent avec des effets de lumière qui confèrent un caractère graphique somptueux à l’histoire. Une légère déception toutefois dans le choix de la typographie, tellement ordinaire et inélégante, qu’elle en dessert l’effort esthétique de l’album.
Malgré ce traitement plastique remarquable, le scénario peine à prendre son envol. En effet, les nombreuses descriptions authentiques des machineries ralentissent le déroulement de l’intrigue. Et, au moment où les péripéties prennent de l’ampleur, ce premier tome du diptyque s’interrompt ! Une réelle frustration en attendant le second...