Alain Ayroles et Richard Guérineau dévoilent la suite des aventures de l’immoral chevalier de Saint-Sauveur dans le tome 2 de L’Ombre des Lumières. Jubilatoire.
Le chevalier de Saint-Sauveur est en route vers le Canada, et ce n’est pas une bonne nouvelle pour les populations de la Nouvelle-France. Car ce noble criblé de dettes, exilé volontaire pour échapper à un duel qui lui serait certainement fatal, est un nuisible, une véritable menace pour son prochain. Jouisseur cynique, beau parleur, maître stratège et égocentrique maladif, il ne vit que par l’espoir d’une manigance réussie. Son péché mignon ? Séduire de jeunes aristocrates pour corrompre leur candeur ou les détourner de leur mari, sans tenir compte des dégâts que pourraient causer ses promesses sans lendemain. Un jeu de l’amour et du hasard très risqué qui peut coûter cher si l’on est découvert, ce qui fut le cas pour Saint-Sauveur. Mais le chevalier est un récidiviste patenté. Sur le navire qui lui fait traverser l’Atlantique, il jubile en pensant à sa nouvelle et charmante cible, qui voyage dans la même embarcation.
L'Ombre des lumières T02 Dentelles et Wampum © Delcourt, 2024
Le XVIIIe siècle en majesté
Situé à l’aube de la Guerre de 7 ans (1756-1763), L’Ombre des Lumières transpose les intrigues de Versailles à Québec et Montréal. Comme dans le premier volume, se mélangent dans le tome 2 royalistes, libertins, dévots, défenseurs du peuple, athées, courtisans et esprits libres. Un panorama de la bonne société française du XVIIIe siècle auquel il faut ajouter de nouveaux personnages, entrevus dans le tome 1 : les « sauvages » du Nouveau Monde, des Amérindiens qui auraient bien des choses à apprendre à l’Ancien. A travers le fil rouge romanesque, c’est toute l’ébullition intellectuelle du siècle des Lumières qui apparait en filigrane.
L’écriture ciselée d’Alain Ayroles et le dessin souple et merveilleusement expressif de Richard Guérineau emportent tout sur leur passage. Placé sous les bons auspices des Liaisons dangereuses et de Ridicule, L’Ombre des Lumières fait mouche avec toujours autant d’humour et d’élégance.