Ca y est, l’Arudj vogue vers Tanger. A son bord, Léon et Calixte, qui comptent vendre leur cargaison d’armes aux rebelles marocains. Mais quand le destin frappe à la porte, l’entrée dans une nouvelle vie ne se passe pas vraiment comme prévu. Alternant désillusions et retournements de situation, l’aventure de ces deux Français partis à l’assaut du Rif n’a pas fini de surprendre.
Calixte, l’aristo, et Léon, le petit truand, se sont faits pirates d’un jour. Leur rêve va très vite se heurter à un obstacle de taille : les Espagnols. Ceux-ci les capturent et font sauter leur bateau, arrêtant prématurément leur aventure. Que peut réellement une armée face à la soif de liberté de deux hommes ? Normalement, beaucoup de choses mais pas dans ce cas…
Maintenant que le départ de France a bien eu lieu, Calixte et Léon se frottent, durement, à la réalité. Des coups durs aux nouveaux départs, ces deux hommes nous embarquent aisément dans leur quête. Sans le moindre temps mort, la narration est parfaite. A peine pense-t-on le bout de l’aventure arrivé, qu’elle prend une nouvelle direction, inattendue et d’autant plus épique.
Le découpage a la pudeur de suggérer l’horreur de nombreuses scènes au lieu de la montrer. Et le dessin fait preuve de la même intention en montrant assez d’un village dévasté pour faire voir le massacre qui y a eu lieu sans non plus heurter la sensibilité du lecteur. Cette juste gestion de la mise en case des nombreux combats et morts donne un mouvement constant aux batailles. L’avancée des deux héros en est d’autant plus impressionnante que le sang qui les entoure n’est pas éludé.
Calixte et Léon posent leurs pieds sur le sol du Rif et Inch’Allah, leurs aventures ne font qu’y commencer…