On doit cette superbe édition intégrale au bicentenaire de la bataille de Waterloo. En trois tomes, l’adaptation du livre de Patrick Rambaud, véritable défi graphique, brosse le portrait de la bataille d’Essling dont les hypothèses d’échec ont été nombreuses. On retrouve toute la force et la dureté du personnage de l’empereur dans une fresque historique époustouflante.
En une nuit, le Génie français construit un pont flottant au-dessus du Danube. L’objectif : permettre aux dizaines de milliers d’hommes, d’animaux et de matériel de l’armée napoléonienne de le franchir. Mais ils sont attendus de pied ferme par les Autrichiens qui veulent se venger d’Austerlitz. Pendant trente heures, la lutte est sans merci. Personne ne gagne, personne ne perd. Sauf les 40 000 morts.

Les récits historiques en bande dessinée peuvent effrayer de prime abord. Crainte de longueur, de lourdeur. Ici, c’est tout le contraire qui opère. La lecture est transportée du début à la fin et les quelque 160 pages des trois tomes se lisent avec grand intérêt. Le récit est limpide, fruit du travail de l’adaptation par Frédéric Richaud du roman de Patrick Rambaud.
Le dessin n’est pas en reste : Ivan Gil montre la capacité de son trait dynamique. Il en faut de la précision pour représenter de valeureux soldats qui tombent comme des mouches au combat. Pour prolonger le plaisir des plus curieux, un dossier historique bien charpenté ponctue cette très belle édition. La Bataille n’a pas volé son prix Historia de meilleure bande dessinée historique 2014…
Des scènes de combats à l’architecture somptueuse de Vienne, de ce maudit fleuve qui met à mal la construction du pont flottant aux rôles de chaque corps dans l’armée, cette série est remarquable de précision et de rythme. Difficile de ne pas lire les trois tomes d’une traite, surtout que le redécoupage de l’intégral en chapitres est idéal. En joue !