Après avoir découvert l'évangile d'Ariathie, Sinead, perdue dans le désert, trouve refuge auprès d'un peuple mythique. De son côté, Pier tente de porter son conflit avec le mage Ronfield devant la justice. Nos personnages se débattent avec les rouages de l'intrigue dans un deuxième volet de qualité.
Après un premier volume qui se déroulait dans l'empire du Nord, ce deuxième volet parcourt celui du Sud... Sinead, perdue dans le désert, a été recueillie par le peuple des Druidds, mais l'évangile d'Ariathie, qu'elle possède toujours, lui vaut d'être poursuivie jusque dans cette retraite. De l'autre côté de la faille, Pier de la Vita et sa fille vont chercher justice dans la cité d'Anselme, où un notable l'aide à poursuivre le mage Ronfielf en justice pour ses exactions. Mais on ne s'attaque pas impunément à un mage aussi puissant.
Le premier tome présentait déjà une certaine ambition narrative et celui-ci ne perd rien de sa superbe. Si le récit de Sinead s'appuie plus ouvertement sur des tropes du genre, celui de Pier pose un regard sans concession sur le déni de justice qu'une société aussi hiérarchisée peut permettre, un thème rarement évoqué en fantasy. L'intrigue alterne entre passé et présent sans nous perdre, à travers les voix des deux personnages principaux. Le texte frappe par son style poétique dans les monologues intérieurs.
Le dessin s'exprime même davantage que dans le premier tome, grâce à un plus grand nombre de doubles planches. On y voit le goût de Sébastien Grenier pour le dessin d'architecture et de paysage, immensités dans lesquelles les personnages se perdent souvent. Malgré quelques raideurs dans les gestes et la fâcheuse tendance de l'héroïne à être érotisée y compris dans les moments les plus incongrus, le trait superbe frappe par la subtilité des visages et son usage élégant de la lumière.
Ce deuxième volume équilibré apporte des nouveaux éléments à cette belle saga.