Un vieux poilu reçoit la Légion d’honneur pour sa bravoure au combat lors de la Première Guerre mondiale. Pendant la cérémonie, il est terrassé par une crise cardiaque mais surtout par ses souvenirs. Il se rappelle comment l’amitié, la fraternité et l’amour ont fait face à la Grande Guerre dans ce premier tome qui nous laisse un peu sur le bas-côté.
Alors que le dernier poilu est décédé en 2008, La Faucheuse des moissons centre son intrigue sur l’un de ces soldats, mémoires vivantes de l’horreur des tranchées. Dans le flot d’albums autour de la Première Guerre mondiale, ce tome se distingue par l’importance qu’il donne à la vie d’avant-guerre. Il prend le temps de mettre en place les personnages et de nous montrer leur amitié, tissée dès l’enfance. Face aux trois derniers jours précédant la mobilisation générale, nous découvrons leur vie dans un village entouré de champs de blés.
Les souvenirs de Jean, le poilu, sont découpés en tableaux, un peu trop froids pour nous attacher aux héros. Même si nous n’arrivons pas à nous mêler à ces amis de toujours, leur histoire arrive à nous décrire ce moment particulier où l’insouciance voire inconscience, rencontre la gravité et la peur de l’avenir.
L’intéressant cahier pédagogique de la fin de l’album replace les trois derniers jours de paix dans leur contexte historique. Il revient aussi sur l'assassinat de Jaurès, grand pacifiste, perpétré le 31 juillet 1914, soit la veille de la mobilisation générale.
Le trait naïf colle au choix d’une œuvre plutôt pédagogique. Mais, au-delà du talent certain de l’auteur, on demande à voir comment il se débrouille avec les immenses boucheries que sont les batailles.
Cet album jette des pistes de réflexion intéressantes mais est un peu trop froid pour que l’on plonge vraiment dans ce bel été 1914.